«Le malaise est de plus en plus perceptible, chez les partenaires sociaux du gouvernement.» Le débat sur l'abrogation de l'ordonnance 97-13 fixant les modalités de départ à la retraite proportionnelle, revient au-devant de la scène dans les déclarations du Premier ministre Abdelmalek Sellal depuis la wilaya de Tiaret où il a exprimé clairement l'intention de son gouvernement d'aller dans ce sens. Depuis, le malaise est de plus en plus perceptible, chez les partenaires sociaux du gouvernement qui se lancent dans la mobilisation des travailleurs pour contrer la décision de l'Exécutif. Réunis, hier, dans les locaux de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), 13 syndicats ont exprimé leur mécontentement et menacent de paralyser leur secteur si le gouvernement ne se rétracte dans les prochains jours. Le collectif nouvellement créé a pour objectif de «faire face à la pression du gouvernement sur les travailleurs». Selon ce dernier, l'abrogation de cette ordonnance sur la retraite proportionnelle ne répondra pas aux aspirations du monde des travailleurs et «nous devons faire face à cette machine répressive codifiée qui porte atteinte aux «acquis les plus valeureux de la classe ouvrière». «Cette disposition va permettre donc au gouvernement d'interdire légalement à tout citoyen de partir à la retraite avant l'âge de 60 ans. Ce qui est aberrant, c'est que la décision est prise sans même mener des concertations avec les syndicats des travailleurs qui sont les premiers concernés», affirment les syndicats dans leur communiqué sanctionnant leur deuxième rencontre. Contacté, hier, le prote-parole du conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, a affirmé que les syndicats contestataires, jugent que «la situation interpelle toute âme consciente qui doit agir dans les plus brefs délais pour y faire face». Pour ce dernier, «il n'y a donc que la mobilisation et la solidarité entre les acteurs pour défendre les acquis des travailleurs». Si une telle décision est perçue par les syndicats comme une atteinte à leur droit, le gouvernement, lui, juge «inconcevable de partir à la retraite à l'âge de 40 ans». Pour apaiser la situation et la colère des travailleurs, le Premier ministre a joué la carte de la possibilité d'allègement de la disposition fixant l'âge de départ à la retraite à 60 ans pour «les métiers pénibles», tout en plaidant pour une «réhabilitation de la valeur du travail». Notons, enfin, que le collectif prépare des actions et des campagnes de mobilisation des travailleurs contre l'abrogation de cette loi. Il appelle, également, à l'implication des syndicats autonomes dans l'élaboration d'un projet de loi sur le travail. Pour ce qui est des actions à venir, les syndicats contestataires tablent sur la mobilisation importante des travailleurs pour une rentrée sociale infernale, sans écarter l'éventuel recours à des mouvements de protestation spontanés dans le cas où cette loi passerait «par un décret». Comme les syndicats de l'éducation représentent la majeure composante du collectif en question, le ministère de l'Education nationale sera confronté dès la prochaine rentrée scolaire, à une situation des plus délicates que le secteur n'a jamais connu, sept syndicats de l'Education haussent le ton et menacent de paralyser le cours de la rentrée scolaire. Pour cela, la ministre de l'Education compte apaiser les esprits en convoquant les syndicats de son secteur à une réunion qui aura lieu au siège de son ministère. Une rencontre qui sera consacrée à l'évaluation du déroulement de l'examen du baccalauréat, mais aussi pour la préparation de la prochaine rentrée scolaire qui s'annonce déjà chaude, après le mouvement de colère que mènent actuellement les syndicats contre le gouvernement. C'est le début de la «panique» dans le secteur de l'Education nationale. La situation de l'école algérienne s'annonce de plus en plus difficile.