Le principal parti d'opposition sud-africain, l'Alliance Démocratique a démarré hier des négociations avec d'autres partis pour obtenir la majorité absolue et former un gouvernement dans les grandes villes où il est arrivé en tête, a indiqué un responsable du parti. L'Alliance Démocratique est arrivée en tête des élections municipales dans la capitale Pretoria, avec 93 sièges (sur 214), contre 89 pour le Congrès National Africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l'apartheid en 1994. Faute de majorité absolue, les deux partis vont assurément discuter avec le troisième acteur de cette élection: les Combattants pour la liberté économique (EFF), un parti de la gauche radicale qui a obtenu 25 sièges. Vendredi, le leader populiste de l'EFF, Julius Malema s'est dit ouvert à des coalitions, «sauf avec l'ANC». Mais cette posture est mise à mal par des révélations de l'hebdomadaire sud-africain Sunday Times qui indique dimanche que l'ANC a d'ores et déjà lancé des négociations avec l'EFF à Pretoria. Tous les scénarios sont donc possibles dans la capitale: une alliance contre nature entre les libéraux de la DA et les socialistes de l'EFF ou une coalition ANC-EFF, plus logique politiquement mais difficile à assumer pour Julius Malema, très critique envers le président Zuma depuis deux ans. L'incertitude plane également sur la plus grande ville du pays, Johannesburg, où l'ANC est arrivé en tête mais doit trouver 15 sièges (sur 270) pour gouverner. Là encore, l'EFF de Malema, fort de ses 30 sièges, sera assidûment courtisé.