Séoul a balayé dimanche les critiques de la Chine sur le déploiement en Corée du Sud d'un système antimissile américain, en mettant en cause l'incapacité de Pékin à ramener son allié nord-coréen dans le droit chemin. Washington et Séoul ont annoncé un accord sur le déploiement au Sud du bouclier antimissiles THAAD (Terminal High Altitude Area Defence) américain d'ici la fin de l'année prochaine, face à la multiplication des menaces venues de Corée du Nord. Condamné par Pyongyang, ce projet inquiète également Moscou et Pékin. La Chine voit dans le THAAD une menace pour son territoire, et une cause de l'aggravation des tensions sur la péninsule.Jeudi, le Quotidien du Peuple avait mis en garde Séoul contre un possible «effet domino», affirmant que la Corée du Sud serait «inévitablement la première cible» dans le cas d'un conflit entre la Chine et les Etats-Unis. La présidence sud-coréenne a cependant exhorté Pékin à redoubler d'effort pour obliger Pyongyang à renoncer à ses programmes nucléaire et balistique, en rappelant que sans menace nord-coréenne, le THAAD n'aurait eu aucune utilité. «Nous pensons que la Chine, avant de se préoccuper de nos choix purement défensifs, devrait porter le sujet de façon plus ferme auprès du Nord, qui (...) perturbe la paix et la stabilité de la péninsule coréenne et de l'Asie du Nord-Est», a déclaré dans un communiqué la Maison bleue, la présidence sud-coréenne. Pékin est le principal allié de la Corée du Nord et le premier partenaire commercial de la Corée du Sud dont il reçoit 25% des exportations.