Il est le président de l'Association Project'heurts, mais aussi le directeur des Rencontres cinématographiques de Béjaïa qui célébreront cette année du 03 au 09 septembre prochain, leur 14e édition. Des rencontres devenues incontournables dans le paysage cinématographique algérien, voire international et ce, grâce à une programmation de qualité, un regard accru sur ce qui se passe dans le monde et une équipe surtout dynamique qui ne démérite pas et qui fait fi depuis de nombreuses années des différents obstacles rencontrés. L'occasion de dévoiler les grandes lignes de cette manifestation et faire connaissance avec son programme et ses particularités à venir... L'Expression: Tout d'abord un mot sur les préparatifs de la nouvelle édition. On ne change pas une équipe qui gagne. Comment se préparent donc les RCB aujourd'hui? Abdenour Hochiche: Les préparatifs vont bon train comme on dit, il faut dire que nous avons acquis une certaine expérience dans l'organisation des RCB ce qui nous met dans des situations plutôt confortables pour ce faire. Il y a une équipe jeune et dynamique qui travaille pour mener à bien cette édition. Maintenant ce qui il faut savoir, c'est qu'il y a des paramètres qui ne dépendent nullement de nous, comme par exemple le financement des RCB; nous sommes actuellement en attente des signaux qui pourraient venir du ministère de la Culture et d'autres sponsors que nous avons sollicités. Nous espérons avoir des réponses à la fois rapides et positives pour continuer à travailler avec sérénités. L'autre paramètre qui ne dépend pas de nous et que nous ne maîtrisons pas est l'aspect technique des projections. La salle de la cinémathèque de Béjaïa doit être équipée en DCP, mais nous n'avons aucune indication sur les dates de la pose de ce matériel et est-ce qu'il sera prêt à l'occasion de cette édition. Là aussi nous sommes en attente des nouvelles qui pourraient venir des institutions concernées par cette installation, nous espérons bien évidemment des réponses rapides et réjouissantes. Quel est le programme tracé pour cette année dans les grandes lignes? Et peut-on connaître les noms des invités qui accompagneront leurs films, mais aussi les pays invités? Nous sommes en train de finaliser le programme, qui comme d'habitude, sera fait de films qui interpellent, interrogent et jettent des ponts de discussion avec le public. A titre d'exemple, pour cette édition nous avons décidé de tenter l'expérience de la projection d'un film documentaire/fiction intitulé «Foudre, une légende en quatre saisons» et qui dure 3h50. La réalisatrice, Manuela Morgaine, va être avec nous pour nous parler de cette belle expérience et de ce beau film. Nous allons aussi essayer de conquérir des espaces cinématographiques comme nous avons l'habitude de le faire depuis quelques années. Le public des RCB aura rendez-vous avec des films algériens, mais aussi d'autres nationalités. Combien de films avez-vous reçus et combien vont-ils être projetés et comment se fait la sélection? Nous avons reçu plus de 300 films et nous allons en projeter 27. On aurait pu en projeter le double si nous avions les moyens financiers et logistiques, il faut savoir que le comité de sélection dirigé par notre directrice artistique Laila Aoudj, est souvent obligé de se passer de certains films faute justement de moyens indiqués plus haut et c'est souvent la mort dans l'âme que nous le faisons. Un mot sur le laboratoire cinéma qui est ouvert au Maghreb... note-t-on outre les ateliers d'écriture traditionnels... Cette année le Béjaïa Film Laboratoire s'est ouvert à deux des pays du Maghreb, à savoir le Maroc et la Tunisie. La dimension internationale est omniprésente dans tout ce que les RCB entreprennent par conviction, celle qui consiste à déconstruire pour ne pas dire abattre les murs et les frontières, ce qui est le propre de toute manifestation artistique et culturelle. L'autre nouveauté du BFL est la mise en place de deux bourses d'aides, la première dédiée à l'aide à l'écriture dénommée «Les ateliers sauvages-Hafid Tamzali» dotée de 200.000,00 DA et d'une résidence d'écriture de quatre semaines au sein même des ateliers sauvages à Alger. La seconde dénommée «Bourse Mouny Berrah» en hommage à cette grande personnalité du cinéma en Algérie est dédiée quant à elle à l'aide à la finition et dotée de 300.000,00 DA en plus d'une résidence de montage de huit semaines à Béjaïa. Ces bourses ont été possibles grâce à l'apport de nos partenaires, à savoir Une chambre à soi, l'Institut français d'Algérie; l'ambassade du Royaume des Pays-Bas, l'Institut Goethe et les ateliers sauvages. Vous avez parlé d'avant-première de films nationaux et une internationale. Est-ce à dire que vous commencez à vous intéresser beaucoup plus à l'actualité cinématographique aujourd'hui? Peut-on en savoir plus? On s'est toujours intéressé à l'actualité cinématographique, mais celle-ci est multiple et ce n'est pas seulement les films qui sont sous le feu de la rampe, il y a des périphéries beaucoup plus intéressantes et séduisantes que le centre. Notre intérêt se porte vers ce cinéma parfois fragile non pas parce que mauvais, mais juste parce qu'il n'est pas porté par de grosses structures de production et de diffusion. Après et au vu de notre programmation, beaucoup de films passent pour la première fois en Algérie ce qui fait que ce sont des avant-premières algériennes.