La coopération entre l'Algérie et la Belgique existe et elle est pragmatique La Belgique a reproché à l'Algérie «sa réticence à reprendre ses ressortissants». La polémique enfle autour du rapatriement des Algériens en séjour illégal en Belgique, née dans le sillage de l'attaque à la machette ayant ciblé, samedi dernier, deux policières à Charleroi. La Belgique, a reproché à l'Algérie «sa réticence à reprendre ses ressortissants». Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. L'Algérie, à travers son représentant diplomatique, Amar Belani, rétorque et rappelle à l'ordre ses homologues belges. M.Bellani affirme que «pour enclencher la procédure y afférente, faut-il d'abord confirmer qu'il s'agissait bien d'un Algérien». A travers sa réaction aux critiques du secrétaire d'Etat belge à l'Asile et aux Migrations, Theo Francken, qui reproche particulièrement à Alger son manque de coopération, l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, Amar Belani, a indiqué que «la coopération entre l'Algérie et la Belgique existe». «Elle est pragmatique, elle est constructive. On n'a pas besoin d'accords bilatéraux de réadmission. Avec tous les pays, nous avons une très bonne coopération en matière de réadmission de ceux qui séjournent de manière irrégulière», a-t-il déclaré. Pour preuve rappelle M.Belani: «en 2015 pas moins de 155 Algériens, vivant en situation irrégulière en Belgique, ont été rapatriés vers l'Algérie, et ce, avec la coopération des services consulaires algériens parce que, dans ces cas-là, on avait été saisis et un travail avait été fait avec l'Office des étrangers». Il a ajouté: «On est des deux côtés entre cet agresseur immonde (Khaled Babouri) qui est de nationalité algérienne et cette victime innocente qui est belge d'origine algérienne.» Et de préciser: «Mais dans le cas de monsieur Babouri, nous n'avons absolument reçu strictement aucune demande, aucune sollicitation de la part de l'Office des étrangers quant à son identification comme étant un Algérien et, à plus forte raison, nous n'avons rien reçu quant à l'exécution de la mesure d'éloignement vers l'Algérie.» Et de poursuivre: «Bien sûr, nous collaborons sur tous les cas pour lesquels nous sommes saisis; (...) et dès qu'il a été déterminé que l'intéressé était algérien, la coopération s'est enchaînée de manière tout à fait mécanique.» Il a expliqué que «dans ce genre de situation, notre procédure, c'est d'envoyer un agent consulaire interviewer l'intéressé pour pouvoir recueillir un maximum d'informations sur lui afin de diligenter en urgence une enquête en Algérie et de confirmer qu'il s'agit bien d'un Algérien». Car, dit-il «beaucoup se débarrassent de leurs passeports en arrivant ici et se disent ensuite algériens alors qu'ils sont marocains ou tunisiens. Une fois que cette identification est faite, on établit un laissez-passer et on évacue la personne vers l'Algérie avec le premier avion disponible». A titre de rappel, l'Algérien (K.B) de 33 ans, auteur de l'attaque à la machette contre deux policières samedi dernier à Charleroi, était en séjour illégal en Belgique et n'a pas respecté deux ordres de quitter le territoire, en 2012 et 2014, indique dans un communiqué le cabinet du secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Theo Francken. «Les retours forcés vers l'Algérie restent problématiques, malgré des années de négociations européennes et bilatérales. Après notre accord conclu avec le Maroc, un autre doit suivre avec l'Algérie, de préférence sous mandat européen», ajoute-t-il. Theo Francken avait indiqué, que «l'auteur de l'attaque (...) vient d'un pays avec lequel la collaboration est particulièrement difficile. (...) les autorités prétendent souvent que les personnes concernées sont marocaines. Et comme ces personnes n'ont pas de papiers ou prétendent ne pas en avoir, l'identification est très difficile». Dans le même contexte, la chancelière allemande Angela Merkel avait déclaré, à Berlin, «qu'un accord devant organiser le rapatriement des Algériens en séjour illégal existe, mais il faut faire en sorte qu'il fonctionne de manière appropriée». Abdelmalek Sellal avait répondu, à la même occasion, qu'«il faut s'assurer qu'il s'agit bien d'Algériens» avant de décider de leurs reconduites aux frontières. Par ailleurs, la Belgique qui n'ose pas admettre que le pays est envahi par des djihadistes, est accusée de laxisme face au terrorisme. Selon certains chiffres, la Belgique compterait 457 combattants partis en Syrie ou en Irak. Les combattants étrangers en Syrie, allemands, français et britanniques, représentent la majorité des combattants étrangers en Syrie. Au total, près de 3 000 djihadistes étrangers dans les rangs de l' EI en Syrie proviennent de la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et la Belgique.