Enseignement des langues, programme de deuxième génération, grogne syndicale, attaques islamistes, Benghebrit évolue sur un terrain miné. Assurer la réussite de la rentrée scolaire, l'application du programme de deuxième génération, atténuer la colère des partenaires sociaux et gérer les attaques islamistes dirigées contre elle, sont les chantiers qui attendent la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, à la rentrée scolaire programmée pour le 4 septembre prochain. Un terrain parsemé d'obstacles, car elle est appelée à gérer à la fois son portefeuille administratif et politique. Dans le cadre des préparatifs de la rentrée scolaire, la première responsable du secteur a instruit ses directeurs régionaux de procéder à l'élaboration de leur rapport d'évaluation sur le déroulement de l'année scolaire et de formuler leurs propositions pour assurer une meilleure rentrée scolaire. En effet, l'évaluation de l'enseignement des langues et les mathématiques qui sont les points d'orgue du programme de la refonte du système éducatif entamé en 2003, n'a pas fonctionné, et même la ministre de l'Education nationale le reconnaît. La ministre de l'Education nationale a ordonné aux directeurs d'identifier les obstacles qui ont été à l'origine des dysfonctionnements existants et qui ont fait que les notes obtenues par les élèves dans ces matières, varient entre faible et médiocre, ce qui a remis en cause le programme de la réforme. L'enseignement des langues et les mathématiques figurent parmi les objectifs essentiels de la réforme qui n'ont pas été atteints. D'ailleurs, c'est l'un des objectifs majeurs du programme de deuxième génération, dont la mise en oeuvre est programmée à la rentrée. Dans leurs rapports, qui seront transmis au ministère de l'éducation nationale, les directeurs sont chargés de remettre le rapport détaillé sur la situation de l'enseignement des langues et des mathématiques, avec des propositions pour résoudre cette situation entravant l'épanouissement de l'école algérienne. Dans le même volet, les directeurs de l'éducation aborderont également la question du manque d'enseignants, la surcharge des classes et les réformes à adopter pour le bon déroulement de la prochaine rentrée scolaire. Des doléances dont le ministère de l'Education nationale est appelé à prendre en charge pour une meilleure rentrée, qui s'annonce déjà difficile. D'ailleurs, les syndicats de l'éducation font en bloc, pour, d'une part, empêcher l'application du programme de deuxième génération, comme c'est bien le cas des syndicats d'obédience islamiste et la question de la suppression de la retraite proportionnelle qui est celle des syndicats autonomes. A moins de deux semaines de la rentrée scolaire, les écoliers se préparent à reprendre le chemin de l'école sous le son des tombeurs de la protestation, les menaces des syndicats de paralyser le secteur sous le regard d'une ministre de l'Education qui a épuisé tous les moyens pour instaurer la paix dans son secteur, en vain. Ses tentatives se heurtent à une corporation déterminée à aller jusqu'au bout pour faire valoir leur plate-forme de revendications. Les mesures prises par le département de Mme Benghebrit ont essuyé la critique des différentes sections syndicales qui sont unanimes sur l'importance de l'allègement du programme au lieu de celui des cartables et d'appliquer des nouvelles réformes qui seront adoptées lors de la prochaine rentrée scolaire pour éviter les erreurs du passé. Enfin, cette rencontre des différents directeur régionaux du secteur a pour object d'étudier les différentes propositions dans les rapports établis par les représentants du personnel de l'éducation dont la question de l'allégement du cartable, celle du programme jugé trop chargé par les différents syndicats et également l'amélioration de la situation des enseignants et des «enseignés».