Les walis aborderont la rentrée sur les chapeaux de roue Selon des sources proches, un mouvement sera opéré prochainement pour donner un nouveau souffle et motiver les walis de la République à rompre avec les anciennes méthodes de gestion. L'automne s'annonce chaud pour les walis qui seront aux premières lignes pour affronter le chaudron de la rentrée. Le mouvement, annoncé puis reporté depuis juin dernier, sera opéré prochainement. Selon une source proche, la liste des walis retenus est presque achevée. Notre source explique que le tri a été fait sur la base des rapports d'évaluation de chacun. C'est l'un des objectifs du périple effectué par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Nouredine Bedoui qui a rencontré les walis des 48 wilayas du pays avait pour mission de constater de visu ceux qui ont fourni des efforts sur le terrain et ceux qui ont brillé par leur échec. Le patron de l'Intérieur détient toutes les informations sur la gestion des walis. Lors d'une rencontre avec ceux de l'Est, Nouredine Bedoui n'a pas dissimulé sa colère sur la gestion peu reluisante des walis. «Les résultats ne sont pas encourageants», avait-il lâché devant une armada de préfets de la République en guise de critique. Au lieu d'insuffler une dynamique aux wilayas qu'ils dirigent, ils ont au contraire brillé par l'hibernation. Le patron de l'Intérieur leur reproche le fait de compter trop sur les aides financières de l'Etat. Or, la conjoncture n'est plus la même. La chute des prix du pétrole et le recul des réserves de changes obligent l'Etat à changer ses habitudes dans la gestion de ses affaires. Les financements et les rallonges budgétaires Devant ces temps de crise, l'Etat ne peut pas tolérer les paresseux. Fini le travail de bureau et le laisser-aller. C'est la raison pour laquelle le mouvement sera opéré prochainement pour donner un nouveau souffle et motiver les walis de la République à rompre avec les anciennes méthodes de gestion. La nouvelle politique de gestion sera connue lors de la grande rencontre annuelle gouvernement-walis qui se tiendra probablement au courant du mois de septembre. Le Premier ministre va convoquer les 48 walis pour faire le point sur les différents secteurs d'activités et les problèmes qui bloquent l'investissement. Le Premier ministre aura certainement beaucoup de choses à dire aux commis de l'Etat sur la gestion et l'état d'avancement des projets. Se basant sur les rapports d'évaluation établis par le département de l'intérieur, M.Sellal va aller droit au but. Les commis de l'Etat seront appelés à jouer un grand rôle dans la relance du développement économique. Dans leur mission, ils ne se contenteront plus de superviser les chantiers et distribuer les enveloppes budgétaires.. Ils seront plutôt chargés de veiller à l'application des programmes et à chercher des ressources pour financer justement les projets. Lors d'une réunion avec les walis de l'Est, Nouredine Bedoui a menacé les responsables locaux de passer à l'acte, si ses projets de créer une économie locale n'aboutissaient pas. «Le wali est le premier responsable de l'exécution de la nouvelle stratégie», a insisté le ministre lors d'une rencontre avec les 14 walis de l'Est. Le ministre de l'Intérieur a déploré l'existence de centaines de marchés réalisés sur fonds de l'Etat et non exploités et il a donné des instructions fermes pour oeuvrer «pragmatiquement» afin de rentabiliser ces biens en mettant en avant le procédé de partenariat public-privé. Le ministre a affirmé qu'il était temps pour les communes du pays de se mettre à niveau avec les mécanismes de gestion appliqués dans le monde. Il a mis en exergue le rôle de la commission de diagnostic regroupant les services des impôts, des Domaines, des finances et de l'administration concernée par cette mise à niveau, soulignant que la commission est en mesure de diagnostiquer et de proposer un procédé de gestion financière pour ces communes. Les walis auront également la mission de booster l'investissement local et de sauter les verrous de la bureaucratie afin de faciliter l'accès à l'investissement. Sachant qu'ils ont été toujours pointés du doigt par les élus ou les investisseurs, les walis doivent changer complètement d'attitude. Surtout lorsqu'on sait que le gouvernement a pris les décisions nécessaires ayant permis la levée des contraintes qui freinaient la relance de l'investissement productif pour encourager les investisseurs. Le ministre de l'Intérieur a même fait savoir que son département a engagé une révision de certains textes et lois organiques inhérentes à la finance locale. Cette révision a pour objectif d'offrir aux collectivités locales de meilleures capacités locales et fiscales.