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Un acte historique pour la révolution
IL Y A 60 ANS, LE CONGRÈS DE LA SOUMMAM
Publié dans L'Expression le 20 - 08 - 2016

Debout de gauche à droite: Youcef Zighout, Amar Ouamrane, Belkacem Krim, Brahim Mezhoudi, Ramdane Abane, Lakhdar Bentobal et le commandant Kaci. Assis de gauche à droite: Mostefa Benaouda, H. Rouabhi et Amirouche
Les responsables de la révolution, à l'origine du déclenchement de la guerre de Libération nationale, avaient jugé utile de tenir un congrès afin de faire le point sur la situation, évaluer le chemin parcouru depuis novembre 1954, arrêter un même modèle d'organisation de la lutte pour la Libération nationale, unifier les rangs du FLN et de l'ALN, opérer un découpage territorial du pays et, enfin, jeter les jalons d'un Etat algérien moderne pour l'après-guerre.
Il est vrai que depuis le 1er novembre 1954, l'organisation des maquis se faisait d'une façon empirique. Chaque responsable prenait librement des initiatives pour organiser, juger, sanctionner,exécuter... Qu'il s'agisse de fixer les amendes ou les contributions financières, d'organiser les villages en y installant les OPA, voire même de prononcer des condamnations à la peine de mort, chacun y allait selon son intime conviction.
Au début, les groupes de moudjahidine agissaient dans le plus grand secret, presque dans la clandestinité, étant donné que les douars traversés n'étaient pas préparés pour les recevoir, ou n'étaient pas encore structurés. Les effectifs de ces groupes variaient entre 20 à 100, voire à 150 combattants; ils allaient à la conquête des territoires pour les organiser, à la manière des conquistadores. Ce faisant, ils ne s'arrêtaient que lorsqu'ils faisaient jonction avec les combattants des régions voisines.
Si l'année 1955 était consacrée à l'implantation de l'organisation, à un début d'assainissement des villages des indicateurs et autres agents de l'administration coloniale, à des sabotages, à quelques embuscades ou accrochages... l'année suivante fut celle des grandes actions militaires, des embuscades meurtrières contre l'ennemi, un déploiement intense des groupes de moudjahidine au grand jour, et parfois à l'exhibition de ses forces devant la population. Il fallait imposer un code de conduite conformément aux préceptes de l'Islam et d'amener, de gré ou de force, la population à se mettre dans le giron de la révolution. La terreur fut souvent utilisée, à l'image de toutes les révolutions.
Il était primordial d'obtenir une adhésion massive de la population à la révolution; cette adhésion était souvent spontanée, mais il fallait qu'elle accepte, dans son ensemble, de se reconnaître dans la guerre de libération, qu'elle se rende compte que tout ce qui se faisait était dans son intérêt. Il s'agissait de l'amener à prendre conscience de la nécessité de faire clairement et consciemment son choix et d'être convaincue que la guerre contre l'occupant était inévitable pour recouvrer l'indépendance du pays.
Dès les débuts de l'année 1956, l'idée de la tenue d'un congrès commençait à mûrir. On aurait même avancé le Nord Constantinois comme lieu de sa tenue. Nous croyons savoir qu'il n'y a pas eu de suite à ce choix. Par contre, le choix alternatif ayant porté sur la Kabylie, a reçu l'unanimité pour abriter cette première rencontre nationale.
Après l'embuscade d'Allaghan où la mule transportant les projets de documents du congrès se soit «ralliée» à un poste militaire limitrophe, il n'était donc plus question de tenir la réunion comme prévu. Et aussitôt, les responsables de la région de la vallée de la Soummam, qui se dirigeaient vers la Qalaâ, rebroussèrent chemin et se rendirent à Ouzellaguen, lieu de repli, et arrêtèrent immédiatement la décision de tenir leur conclave à Ifri.
La sécurité, condition essentielle pour un déroulement normal du congrès.
Le problème le plus important pour la tenue de ce congrès était d'assurer les conditions de sécurité maximales. Mais qui pouvait garantir la sécurité des congressistes? Quel est le lieu qui permettrait de mettre à l'abri tous ces chefs qui devaient arriver de toutes les régions d'Algérie et de l'extérieur? Aucun endroit ne pouvait réunir toutes les conditions de sécurité, comme il ne se trouvera aucun responsable qui pouvait se targuer de mettre à l'abri les congressistes d'une éventuelle attaque ennemie!
Abane Ramdane, conscient de ce problème, avait déclaré à la fin du congrès: qu'«il faut être fou pour organiser un tel congrès». Il mesurait ainsi tous les dangers, tous les risques auxquels s'exposaient ces chefs. En effet, il aurait été terrible pour la révolution que le lieu fusse envahi par les soldats ennemis et que des chefs fussent tués. Alors, les maquis auraient été amputés de plusieurs hauts responsables et la révolution aurait été ébréchée! Elle aurait même été sérieusement ébranlée. C'était pour toutes ces raisons qu'il ne fallait absolument pas se tromper sur le choix du lieu du congrès, ni sur l'organisation de sa sécurité.
Pourquoi Ifri précisément?
Nous nous interrogions justement sur le choix d'Ifri qui ne présentait pas des avantages particuliers, par rapport au reste de la région. Encaissé entre les Ait Oughlis à l'est et les Chellata à l'ouest, le douar Ouzellaguen est adossé à un flanc de montagne. Il y avait surtout une oliveraie dense et un chapelet de villages, qui constituent un atout plutôt non négligeable.
Pour un chef de l'ALN soucieux de la sécurité de ces responsables de haut niveau, il n'hésitera pas à opter pour l'Akfadou ou le Djurdjura où il ne pouvait avoir de fuites. Mais la population d'Ouzellaguen est connue pour sa fidélité à l'ALN et qu'il n'y avait point de harkis ni de goumiers. Même si elle subissait des massacres et des représailles quotidiennes de l'armée coloniale, elle continuait à lutter, à braver les soldats français, sans courber l'échine, ni se dérober devant le devoir.
Il n'y avait point de harkis ni de goumiers et même pas un poste militaire sinon celui d'Ighzer Amokrane, en aval, qui se contentait de surveiller les alentours par des patrouilles. Parfois, il envoyait à l'aveuglette quelques obus afin de faire du bruit et peut-être pour rappeler sa présence! Deux avions Morane balayaient quotidiennement le douar, en tirant à la mitrailleuse sur les troupeaux et les bergers qui se hasardaient à aller jusqu'au plateau de Ouanari, une immense prairie en altitude convoitée pour la transhumance et que l'ennemi a décidé de considérer comme zone interdite depuis le début de la guerre. Chaque jour, ces deux avions volaient en rase-mottes et tiraient sur tout ce qui bougeait. Combien de bêtes furent-elles ainsi massacrées! Des centaines qui faisaient partie du troupeau collectif, constitué par le rassemblement des ovins et bovins des villages, appelé communément Akdhar, furent impitoyablement décimées.
Ce qui pouvait également rassurer les participants, c'était la présence d'une armée de 3000 hommes sous le commandement de Si Amirouche.
Organisation de la sécurité lors du congrès
Dans les maquis, les responsables, comme Si Amirouche, Hamaï Kaci, Mira Abderahmane et d'autres non moins méritants, étaient emballés et emportés par la mission sacrée que leur ont confiée leurs chefs qui furent à l'origine du déclenchement de la guerre de libération. Passionnés par le combat contre le colonialisme, ils étaient emportés par cette fougue du devoir à accomplir.
Il fallait organiser et assurer la sécurité des congressistes. Pour cela, Si Amirouche et ses adjoints étaient bien placés pour le faire.
Déjà, les participants commençaient à arriver. A l'Est, c'est la délégation du Nord Constantinois qui fut annoncée, pratiquement la première. D'ailleurs, elle s'était accrochée avec un détachement ennemi dans la forêt de Boni, à deux heures de marche d'El-Qelaâ des Béni Abbas, village initialement prévu pour accueillir le congrès.
Cet accrochage ne semblait pas être le fait du hasard. En effet, une opération militaire a été déclenchée dans la région, et le village d'El-Qelaâ, entre autres, y a été bombardé...Parmi cette délégation, il y avait Zighout Youcef, le chef légendaire de cette zone, son adjoint Lakhdar Bentobbal, non moins illustre, Brahim Mezhoudi, Ali Kafi, Amar Benaouda etc. Le fait élogieux pour ces chefs est qu'ils ont pu récupérer, lors de cet accrochage, un fusil-mitrailleur! Quel beau palmarès pour les chefs de cette trempe!
A l'Ouest, la délégation de la Wilaya IV était déjà arrivée. Il y avait Ouamrane et Saddek Dhilès, accompagnés de Krim Belkacem et de Mohamedi Saïd.
Pour organiser convenablement la sécurité et arrêter un plan de défense et d'attaque, il fallait connaître la tactique et les habitudes de l'ennemi.
Concernant ce douar, nous connaissions bien la tactique que l'ennemi adopte à chaque opération de ratissage. Il procédait de la même manière pendant plusieurs mois. Il commençait par prendre position de très bonne heure, vers quatre heures du matin, comme suit:
- sur le flanc est, il se déploie en amont, à partir du camp d'Ighzer Amokrane, vers les villages Aghendjour, Tigrine, Sidi Younès et Aghoulad. Ces villages sont encerclés de sorte que personne ne puisse y entrer ou en sortir;
- sur le flanc ouest, il progresse par camions sur la route venant d'Akbou, en passant par Chellata, pour arriver jusqu'à Tazrout, Ighil Oudlès, Ifri et Timliouine. De là, il bouclait les villages traversés, puis Tizi Maghlaz, d'où il pouvait dominer tout le douar et surveiller ainsi les positions des moudjahidine et tout autre mouvement suspect;
- du côté nord-est, ce sont les soldats en provenance de Chemini qui occupaient les villages de Semaoune, Tighilt Touzouighte; ils descendaient jusqu'à Bouchibane, encerclant ainsi tout le périmètre.
- du côté nord, les soldats en provenance du poste de Hora (Grande Kabylie), se postaient en amont sur les rochers de Timliouine, Ouanaris et Chréa, une position qui leur permettait d'empêcher, aussi bien les moudjahidine que les moussebiline et les civils, de tenter de sortir de la zone ratissée et de rejoindre les villages Aït Zikki ou Ait Idjeur en Grande Kabylie. Dès le lever du jour, l'ennemi entame le déploiement de sa soldatesque, fouillant, tirant partout et de partout. Des quatre côtés, ils avançaient, très prudemment bien sûr, et seulement après l'arrivée des avions. Et le premier avion à pointer le nez à l'horizon est bien évidemment le mouchard Piper Cub qui se mettait à fouiller en vol plané à travers les sous-bois, à la recherche d'indices. Parfois, il arrivait en amont, à partir de la montagne, les gaz coupés en volant en rase-mottes et en suivant les déclinaisons du terrain pour mieux nous surprendre. Alors, il lui suffira de lancer une grenade lacrymogène, pour qu'apparaissent les bombardiers B26, B29 ou T6 qui piqueront à tour de rôle pour lancer leurs roquettes, voire leurs bombes de cinq quintaux.
Telles étaient les habitudes de l'ennemi suivant lesquelles il se déployait pour investir le douar. Il était d'une importance primordiale de les connaître pour mieux contrecarrer l'ennemi, prévoir les moyens les plus efficaces pour le neutraliser et faire échouer ses plans. Toutes ces données étaient donc nécessaires pour Si Amirouche et les autres chefs afin de mieux cerner les problèmes de sécurité du congrès. Et c'est en tenant compte de toutes ces données que les forces de l'ALN allaient être déployées. L'implantation des garnisons de l'ALN dans les villages pour la durée du congrès. Ainsi, compte tenu de toutes ces données, il fallait adapter une tactique pour faire face à une éventuelle invasion du douar par l'ennemi, pour sauver le congrès, et surtout la vie des congressistes. Pour les chefs de l'ALN et du FLN de la Soummam, c'était un défi qu'il fallait absolument relever.
La contre-tactique consistait à déployer les 3000 combattants de l'ALN, désignés pour assurer la sécurité du congrès, en garnisons dans les différents villages ou du moins dans leurs alentours pendant une durée de 11 jours. L'implantation des garnisons était faite en fonction de la tactique de l'ennemi telle que décrite plus haut, et compte tenu du plan de progression de ses soldats. Il s'agissait de tendre des guet-apens à l'ennemi d'où qu'il arrivait.
Les villages sécurisés de la sorte sont les suivants:
- sur le flanc-est, les villages Aghendjour, Tigrine et Sidi Younès seront l'objet de patrouilles nocturnes et surtout le matin de bonne heure, pour prévenir toute incursion de soldats à partir du camp d'Ighzer Amokrane;
- sur le flanc ouest, les villages Ighil Oudelès, Tazrout et plus loin vers Alma;
- en amont, ce sont les villages de Tizi, Timliouine, Fournane et Sidi Hend Oussaid, ainsi que les crêtes qui les dominent.
Le cordon sécuritaire
Ainsi, les villages se trouvant à la périphérie servirent de garnison pour l'ALN, de sorte à sécuriser ceux qui se trouvent au centre, comme le noyau où devaient se tenir les réunions. En effet, pour des raisons de stratégie, les réunions se faisaient à tour de rôle au niveau d'Ifri, de Timliouine, d'Ighbane et Izemourène.
Une telle initiative permet, en effet, de mettre à l'abri les congressistes d'un assaut éventuel de l'ennemi, en cas d'une délation. La méthode fut efficace, puisque même les villageois trop curieux penseraient que les concernés avaient quitté le douar, alors qu'ils avaient simplement rejoint le village d'à côté.
Comme mesure sécuritaire supplémentaire, même les moudjahidine ignoraient tout ce qui se tramait; d'ailleurs, ils ne cherchèrent jamais à le savoir. Seuls quelques responsables détenaient les secrets de cet événement.
La circulation des hommes
Pour les moudjahidine, la circulation de jour est formellement interdite. En effet, il fallait éviter coûte que coûte de dévoiler les positions de l'ALN et ce, en se mettant à l'abri échappant ainsi à la surveillance de l'ennemi dont le poste d'observation pouvait jaillir de n'importe où. Pour les civils, des mesures draconiennes furent prises pour limiter leurs déplacements. Le chef de chaque village est seul habilité à en autoriser les plus impérieux. Les personnes devant se rendre à Ighzer Amokrane devaient être triées sur le volet, pour éviter tout risque de dévoiler, même involontairement, les positions des moudjahidine.
Il ne s'agissait donc pas de décréter un blocus pour la population, car l'ennemi comprendrait vite qu'il y a quelque chose d'anormal! Il fallait éviter d'attirer son attention ou de susciter en lui un quelconque soupçon.
Un acte historique pour la révolution
Si Amirouche n'avait que 30 ans et il était responsable du déploiement des forces de l'ALN à travers le périmètre sécurisé du congrès. Il était secondé par Hamaï Kaci, Si Hamimi Oufadel, Aissa Boundaoui et Oudek Arab. Les liaisons se faisaient surtout de nuit. Mais Si Amirouche se permettait, entre deux séances du congrès, de se rendre à l'improviste au niveau des unités pour contrôler leurs positions, leur vigilance et s'enquérir de leur situation.
L'organisation des actions de diversion.
Pour créer des situations de diversion, des groupes de moudjahidine étaient disposés un peu partout.
A l'est, des groupes de moudjahidine eurent pour mission de sillonner la région-Adekar-Bougie... Au douar Ath Mansour, par exemple, c'est le groupe Ghezali Hamou, dit «Mlikchi», avec Aïsssa Arab et Mokrane Harani comme adjoints, qui a assuré la mission. Il était posté là, en prévision d'une attaque ou dans l'attente d'un appel en renfort vers Ouzellaguen.
A l'ouest: les Portes de fer, Bouira et le flanc sud du Djurdjura ce fut le groupe du commandant Mira Abderahmane qui y assurait la surveillance. Il devait harceler les soldats, juste pour signaler leur présence, détourner leur attention et surtout les empêcher de se concentrer sur l'endroit du congrès.
Opération héliportée dans un douar
Zighout Youcef, Amirouche Ait Hamouda, Lakhdar Bentobbal et Amar Benaouda. Le colonel Amirouche avec le capitaine Maghni Mohamed Salah dit Si Abdellah Ibeskriene chef de la zone 3 de la Wilaya III, tombé au champ d'honneur avec deux de ses compagnons les chahid Belgaïd Hocine et Bellache Mohamed le 22 août 1959, sur la colline de Tala Hiwa dans le village d'Ihnouchène(Azeffoune).
Comment nourrir tous ces hommes, sans attirer l'attention de l'ennemi?
Le problème de la nourriture de 3000 combattants s'était posé d'une façon cruciale. En effet, comment parvenir à subvenir aux besoins de nourriture d'effectifs aussi importants, jamais déployés jusque-là, sans attirer l'attention de l'ennemi ou simplement de curieux malveillants ou de quelque indicateur? Certains dirent que le nombre de tels effectifs est équivalent à celui de la population du douar!
Il aurait été trop flagrant de commander et de ramener jusqu'au douar 3 000 pains par jour! Ce serait se trahir tout simplement, d'autant plus qu'il fallait accaparer toutes les fournées de l'unique boulangerie de la ville d'Ighzer Amokrane! C'était pratiquement impossible, sans risquer d'attirer l'attention des agents ennemis et de se faire dévoiler aussitôt.
Pour pallier ce problème, des convois d'acheminement de ravitaillement furent organisés à dos de mulets depuis les douars environnants. Il y eut ainsi le même repas pour tout le monde: couscous et galette auxquels, il faut ajouter les fruits et légumes des jardins potagers des villageois. La solution était toute trouvée, puisque les quantités de semoule ne seraient pas importantes. Et puis, chaque famille devait préparer sa part de couscous ou de galette en puisant de ses propres réserves, en attendant de se faire rembourser par le responsable de l'intendance de l'ALN.
Connaissant la sobriété des moudjahidine et l'ingéniosité des femmes de la région, les repas seront prêts au bout de quelques dizaines de minutes.. C'est ainsi que tout au long de cette période, d'une dizaine de jours, les moudjahidine et les moussebiline se sont restaurés sans problème, grâce à la solidarité des villageois et l'arrivée des denrées alimentaires depuis les douars voisins.
Ce qui est miraculeux, c'est que 3000 hommes avaient séjourné à Ouzellaguen pendant la durée du congrès, à une heure de marche du camp militaire d'Ighzer Amokrane, sans qu'il y eut la moindre alerte et surtout sans que l'ennemi n'eut le moindre soupçon!!! Et ce fut à la satisfaction de tout le monde que le congrès prit fin et avec la réussite que nous lui connaissons. Chaque délégation reprit le chemin du retour, avec la satisfaction du devoir accompli et surtout, avec, dans ses bagages, la charte de la Soummam qui deviendra désormais, un code de conduite pour tous les moudjahidine. La Wilaya III historique tira alors fierté d'avoir réussi à relever le défi, d'avoir organisé le congrès dans de très bonnes conditions et d'avoir réalisé un fait unique dans l'Histoire de la guerre de Libération nationale, à savoir la rencontre de tous les chefs des maquis. Malheureusement, une telle initiative ne se reproduira plus, du moins sur le sol national. Pour des raisons évidentes de sécurité, de telles réunions se tiendront désormais à l'extérieur, au grand regret des chefs des maquis!
Les participants au congrès
A l'origine, cette rencontre devait regrouper tous les chefs de l'ALN et du FLN de l'intérieur comme de l'éxtérieur. Il s'agissait de mettre un terme à l'improvisation, à l'anarchie et à l'initiative personnelle de chaque responsable. Il fallait élaborer cette charte de la Soummam pour mettre les choses au point. Malheureusement, la délégation de l'extérieur, pour des raisons inconnues n'a pas pu participer. N'avaient pris part au congrès que les délégations de l'intérieur, à l'exception de la délégation de la Wilaya I (Aurès-Nementchas) en raison de ce que l'on a su plus tard, la mort au champ d'honneur de son chef Mustapha Benboulaïd.
(*) Ancien officier de la Wilaya III


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