La transaction conclue pour sa privatisation a laissé pantois plus d'un, notamment les férus d'histoire et de sites historiques. L'établissement touristique public, en l'occurrence le Grand Hôtel d'Oran, n'est plus à vendre et encore moins à privatiser. Ce joyau architectural, situé en plein coeur de la ville d'Oran a été récupéré par l'Etat, suite à l'annulation de la transaction qui avait été conclue avec un opérateur privé ayant procédé à son achat en 2008. Faisant face à la Grande-Poste d'Oran, la gestion de ce monument historique d'une architecture exceptionnelle revenait à l'Entreprise de gestion touristique de l'Ouest, l'Egto. La transaction conclue quant à sa privatisation a laissé pantois plus d'un, notamment les férus d'histoire et de sites historiques que recèle la ville d'Oran. Sa récupération n'a pas été facile, étant donné que le désormais ex-nouveau acquéreur, qui s'est lancé dans une bataille juridique, croyait avoir acquis les murs, alors que la transaction reposait essentiellement sur la vente du fonds de commerce. Celui-ci lâche donc l'établissement au profit de l'Entreprise de gestion touristique. Et depuis, une grande problématique est posée vu que le Grand Hôtel a été abandonné, ses murs sont livrés aux aléas de la nature les ayant dégradés. Ses structures ainsi que son entrée principale sont squattées par les sans-abris et autres énergumènes le transformant en refuge. A la faveur de la nouvelle stratégie de l'Etat donnant priorité au développement touristique, les pouvoirs publics songent d'ores et déjà à sa rénovation. C'est du moins ce que nous avons appris des sources proches de la direction du tourisme de la wilaya d'Oran annonçant que plusieurs mesures sont annoncées dans un avenir proche dont la réhabilitation de l'hôtel. Le ton est donc à l'évaluation du projet devant aboutir au lancement du chantier. Une injonction en ce sens a été prononcée par le wali d'Oran qui a ordonné l'évaluation du projet tout en mettant l'accent sur la nécessité de préserver son aspect architectural. La privatisation du Grand Hôtel d'Oran avait été décidée sous le prétexte visant le développement du tourisme en Algérie. Cette politique a pour but de sauvegarder plusieurs autres célè-bres infrastructures hôtelières dont la gestion revient à l'Etat algérien représenté par l'Entreprise de gestion touristique. Le Grand Hôtel a rapidement trouvé preneur. Implanté sur la place du Maghreb en plein coeur d'Oran, le Grand Hôtel comprend 220 lits, 88 chambres et huit suites, un restaurant et un bar. Il a ouvert ses portes avant les années 1920. De célèbres personnalités politiques, culturelles et sportives comme le général de Gaulle et Marcel Cerdan ont séjourné dans cet hôtel, faisant face à la Grande-Poste d'Oran qui avait fait l'objet du grand hold-up opéré en 1949 par le commando de l'Organisation spéciale se préparant à se lancer dans la guerre armée contre le colonisateur français. Marqué par une gestion non planifiée, l'hôtel a été boudé par des touristes vu ses mauvaises prestations. Dans les 15 années ayant précédé sa vente, le taux de fréquentation n'a pas dépassé 40% avant que cette infrastructure ne soit déficitaire. A cela s'ajoute l'état d'abandon dont il a fait l'objet, ses murs, ses couloirs et ses chambres étaient dégradés. Plus que déterminés quant à sa privatisation, les promoteurs de cette idée sont allés loin dans leur «logique» en mettant en place un cahier des charges le 17 octobre 2004. Les soumissionnaires ne se sont pas manifestés en grand nombre. Pis encore, le peu de soumissionnaires futés qui avaient déposé leurs offres ont proposé des montants dérisoires avant que la vente ne soit décidée au profit d'un opérateur privé dont l'identité n'a pas été révélée à ce jour. La vente a été conclue pour un montant infime tournant autour de 50 milliards de centimes. L'inquiétude a vite fait de gagner les 40 agents employés par le Grand Hôtel d'Oran, le spectre du chômage les épiait aussitôt la vente conclue. Dans plusieurs rendez-vous importants, ils sont montés au créneau revendiquant un plan de réaménagement de l'édifice et leur réintégration à leurs postes de travail. «La privatisation du Grand Hôtel ne devrait en aucun cas être conclue aux dépens des employés», dira un chef de rang ayant passé les plus belles années de sa jeunesse à servir les clients fidèles du restaurant du Grand Hôtel.