Un festival qui n'a pas tenu toutes ses promesses Pour cette année 2016 qui coïncide avec la célébration du 60ème anniversaire du congrès de la Soummam, le comité des fêtes a organisé deux festivals. L'un dédié à la chanson amazighe dans toutes ses dimensions à sa 14ème édition, quant au second qui s'est greffé au traditionnel festival, il a tout simplement allumé sa première bougie en l'intitulant le festival de la chanson patriotique amazighe. C'est le festival de la chanson patriotique qui s'est clôturé en premier lieu vendredi soir dernier, la veille de la date historique du 20 Août 1956. La cérémonie de clôture s'est déroulée à la Maison de la culture en présence du ministre des Moudjahidine, Zitouni Tayeb, du ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, du wali de Béjaïa, Ould Salah Zitouni, et des autorités civiles et militaires locales. Une cérémonie qui a honoré les lauréats du concours du meilleur chant patriotique amazigh. Le premier Prix qui est d'une valeur de 150.000 DA est revenu à la chorale Emilira (de l'association 'Neghma'' de Béjaïa), quant aux deuxième Prix de 100.000 DA et le troisième Prix de 50.000 DA ils sont revenus à la chorale «El Bachraf» et le groupe «Fusion» respectivement. En outre, quant au festival de la chanson amazighe dans sa 14ème édition, ce dernier s'est clôturé sans la présence d'une autorité, locale ou nationale. Cette clôture qui s'est déroulée en dernière soirée, soit samedi 20 août, a été l'occasion de décerner des prix aux lauréats du concours des jeunes talents de la chanson et musiques amazighes. La première place est revenue à Bazizi Yacine de Béjaïa, la deuxième place à Mohri Bilal de Tizi Ouzou et la troisième place à Ahfir Tilleli de Béjaïa. Par ailleurs, le Prix de la meilleure performance est revenu à la chorale «Neghma» de Béjaïa et le Prix d'encouragement à Abderrezak Yacine de Tébessa. Ce festival qui a porté sur la célébration du 60ème anniversaire du congrès de la Soummam a été l'occasion pour tenir des conférences dans des salles vides malheureusement avec pour intitulé «le rôle et l'apport de la chanson et du chant révolutionnaires pendant la guerre de Libération nationale». De son côté, Ali Sayad a animé une autre conférence intitulée, «Cherif Kheddam et la chanson patriotique». Ainsi, se termine, cette 14ème édition du festival de la chanson amazighe qui n'a pas tenu toutes ses promesses. Mieux, il a été tout simplement noyé dans l'autre festival portant sur la chanson patriotique amazighe. Ce festival de la chanson amazighe, arraché haut la main par les militants de la cause amazighe au milieu des années 1990, a tout simplement été dévié de sa véritable trajectoire. Des affairistes du monde de la chanson ont pris les rênes pour normaliser ce rendez-vous culturel militant et référentiel. Pis encore, ils ont poussé le bouchon au point de voir ce festival se renier de lui-même. Sinon, comment expliquer la présence des chasseurs de primes et autres gain facile durant ce rendez-vous qui devait rester dans sa propre dimension, culturelle et identitaire? L'interrogation reste entière en attendant les éditions prochaines afin de rectifier le tir...car l'argent a tout simplement fait perdre à ce festival toute sa réputation de rendez-vous culturel et identitaire.