Amar Brahmia,le chef de la délégation algérienne aux JO pointé du doigt Les 30 milliards de centimes dépensés ne semblent avoir servi à rien du fait que les athlètes ont à l'unanimité soulevé le problème de la préparation. Le bilan des athlètes algériens aux Jeux olympiques de Rio est diversement qualifié alors que sur le plan des résultats techniques, l'Algérie n'a enregistré que deux seules médailles d'argent et ce, par un même athlète à savoir Taoufik Makhloufi dans le 800m et le 1500m. Suite à cet état de fait et surtout au vu, à l'écoute, à la vision et à la lecture des déclarations des athlètes, il s'avère que la leçon primordiale à retirer de cette participation est la nécessité de revoir les programmes de préparation des athlètes de l'élite. Ainsi, sur le plan des prévisions annoncées, il faut bien reconnaître que la participation algérienne a été bien au-dessous de celles-ci. Selon le président du Comité olympique Algérien, à la veille du départ des Algériens vers Rio, et citant les prévisions des fédérations, quatre médailles étaient annoncées dans trois disciplines majeures la boxe, le judo et l'athlétisme. Or, sur le terrain, et au final, ce n'est que l'athlétisme qui a réussi deux médailles et ce, avec Taoufik Makhloufi qui, comme en 2012 sauve l'Algérie sur le plan du classement final pour terminer à la 62e place. Donc sur le plan des résultats, la récolte est bien maigre. Du point de vue des fédérations et des staffs, chacun se défend comme il peut en arguant les progressions de leurs athlètes suivant des résultats nationaux, régionaux ou continentaux alors que pour d'autres, ils mettent les «défaites» sur le compte de la recherche de l'expérience dans ces joutes.Mais, là, on cherche à tromper qui au juste car, lorsqu'on compte participer aux Jeux olympiques ou à un championnat du monde, c'est le podium qui est visé et non les améliorations de certaines performances, locales, régionales ou continentales. Or, pour réussir un podium dans des joutes telles que les J.O., pour rester sur le même ordre d'idées, il fallait des programmes de préparation par discipline, bien évidemment, mais de moyens et long terme. Ce qui voudrait dire qu'il faudrait bien mettre le paquet sur les programmes de préparation durant toute la période d'attente des J.O. au minimum, soit les quatre ans. Or, la majorité de nos athlètes fustigent leur propre programme de préparation qui, disent-ils n'est pas à la hauteur des ambitions. Le meilleur exemple à citer est cette déclaration du double médaillé algérien de ces J.O. qui est entré dans la légende du sport algérien en général et de l'athlétisme en particulier, à savoir Taoufik Makhloufi. Pour notre double médaillé d'argent (800m et 1500m), dont c'est la seconde participation aux Jeux olympiques après Londres-2012, les Olympiades ne se préparent pas en deux ou trois mois. «Les jeux se préparent sur des années et non pas en deux ou trois mois. J'ai rencontré beaucoup de contraintes alors qu'en principe, étant donné que je suis un champion olympique, je devais me concentrer plutôt sur mon travail. Il faut que ces responsables se réveillent. En 2012, je les ai sauvés avec ma médaille d'or et cette année encore avec ces deux médailles», a-t-il conclu. Et justement pour montrer que malgré ces aléas dans leurs préparations, les athlètes ont toutes et tous tenté de représenter dignement l'Algérie. En guise de «reconnaissance» à cet esprit patriotique, loin de toute démagogie, qui mieux que Makhloufi pour rendre un vibrant hommage aux autres athlètes algériens ayant pris part aux Jeux olympiques, notamment ceux de la boxe et du judo. «Je dédie ma médaille à tous les boxeurs et judokas qui ont fait beaucoup d'efforts pour se qualifier aux jeux de Rio de Janeiro. Malheureusement même après leur qualification, ils n'ont pas été bien pris en charge pour espérer réussir de meilleurs résultats». Quant à l'autre athlète qui a fourni des efforts insurmontables pour bien représenter l'Algérie dans ces joutes, à savoir le décathlonien, Larbi Bourrada qui avec 8521 points a amélioré le record d'Afrique en terminant à la 5e place du concours des Jeux olympiques 2016, remporté par l'Américain Ashton Eaton, il faut bien lui rendre hommage lui aussi. Et là, notre champion, Makhloufi lui a même organisé une «réception» dans sa chambre pour lui offrir une de ses médailles d'argent...Simple geste du double médaillé, mais o combien «important» sur le plan psychologique pour son compatriote natif également de Souk Ahras. Et justement à ce propos, et pour rester dans le même ordre d'idée concernant la préparation des athlètes de l'élite, le Larbi Bourrada, a bien tenu à déplorer les moyens «dérisoires» mis à sa disposition avant les Olympiades, estimant que ces derniers ne se préparent pas en trois mois. «On manque de moyens pour atteindre le niveau mondial. Les Jeux olympiques se préparent pendant deux à trois ans et non pas en trois mois. L'athlète pétri de qualités et qui a prouvé à plusieurs fois devrait être pris en charge dans le moindre détail pour qu'il puisse se concentrer sur sa discipline et pouvoir rivaliser avec les meilleurs. Malheureusement ce n'est pas le cas chez nous. A l'approche d'un événement sportif on court à gauche et à droite et on tente de préparer l'athlète à la dernière minute. Nous sommes très loin du niveau mondial», avait bien déclaré Bourrada à l'envoyé spécial de l'APS à Rio. Sans commentaire...