Plus de 1900 personnes ont été tuées aux Philippines dans le cadre de la campagne anti-drogue lancée depuis l'élection en mai du président Rodrigo Duterte, soit 36 par jour, a annoncé, hier, le chef de la police, Ronald de la Rosa. «750 d'entre eux avaient été tués au cours d'opérations policières et une enquête avait été ouverte sur la mort d'environ 1100 autres», a précisé le responsable policier devant une commission sénatoriale, assurant que la police n'avait pas reçu pour instruction d'éliminer les trafiquants et consommateurs de drogue. «Nous ne sommes pas des bouchers», a-t-il insisté. Ronald de la Rosa a, tout de même, déclaré que 700.000 consommateurs de drogue s'étaient livrés aux autorités pour échapper à la campagne de répression, et que 300 policiers étaient soupçonnés d'être liés au trafic. Il a ajouté que ces policiers seraient limogés et traduits en justice si les soupçons étaient avérés. L'ONU et les Etats-Unis ont dénoncé les exécutions extrajudiciaires et appelé Manille à respecter les droits de l'homme. Des dizaines de partisans du président philippin étaient rassemblés hier devant le Sénat pour soutenir le chef de la police.