Un phénomène qui s'amplifie Les institutions concernées par ce plan doivent intervenir chacune dans la sphère de ses compétences. Le phénomène du kidnapping d'enfants qui a pris ces dernières années de l'ampleur en Algérie hante et met en alerte maximale les hautes autorités de l'Etat. L'instruction qu'a envoyée hier le Premier ministre Abdelmalek Sellal à plusieurs ministères, corps de sécurité et organismes publics les appelant à la nécessité de déclencher le plan national d'alerte, à chaque fois qu'un cas de kidnapping venait à être signalé sur le territoire national, en est la meilleure preuve. Ce plan national d'alerte appelé «Alerte rapt/disparition d'enfants»,précise le Premier ministre dans son instruction, a été élaboré et mis en place par un groupe de travail multisectoriel créé sous l'égide du ministère de la Justice, édicté en date du 18 janvier 2016; il est le seul capable de mettre un terme à ce phénomène étranger aux traditions de la société algérienne. Ainsi, toutes les parties concernées par ce plan, indique en outre l'instruction, seront appelées à suivre chacune dans son domaine le schéma joint à l'instruction. L'instruction du Premier ministre précise par ailleurs que ledit plan sera «sous la direction du procureur de la République de céans, tous les organismes publics concernés (médias publics dans leur ensemble, supports publicitaires, opérateurs de téléphonie mobile, ports, aéroports, gares...) seront, ainsi, sollicités pour relayer l'alerte dans une synergie préétablie, à l'effet de concourir à retrouver l'enfant en danger de mort, dans les meilleurs délais possibles», souligne l'instruction. Le Premier ministre a chargé, à cet effet, chacun dans la sphère de ses compétences, de «veiller personnellement à mettre en place ledit plan d'alerte, avec la célérité et la rigueur exigées par l'importance de cette question, de concert avec les instances judiciaires concernées». A ce propos, il est à rappeler que ce plan a déjà été appliqué lors du dernier kidnapping qui a endeuillé toute l'Algérie, à savoir le kidnapping de la petite Nihal Si Mohand agée de 4 ans, kidnappée à Ouacifs dans la wilaya de Tizi Ouzou. Grâce à ce plan, rappelons-le- la mobilisation de nombreuses institutions, à l'image des services de sécurité, notamment la gendarmerie et les médias publics, la télévision, la radio, et la presse écrite, n'a pas baissé d'un iota durant toute la période de la recherche du corps de la fillette. Ce plan déclenché pour la première fois, a permis par ailleurs à tous les citoyens algériens de suivre en temps réel tous les détails et les rebondissements en rapport avec le kidnapping. Par ailleurs, il y a lieu d'interpréter le fait que l'instruction du Premier ministre se veut comme une réponse aux personnes qui ont appelé à l'application de la peine de mort contre les auteurs des kidnappings. Les hautes autorités de l'Etat savent pertinemment que l'application de la peine de mort ne pourra pas être la solution idéale contre ce phénomène.