Le Conseil de l'Etat français, plus haute juridiction administrative dans "l'hexagone", a ordonné la suspension de l'arrêté interdisant le port du "burkini" sur les plages pris par une municipalité du littoral méditerranéen, en l'absence de "risques avérés" pour l'ordre public. "L'arrêté litigieux a ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d'aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle" a précisé l'ordonnance du Conseil de l'Etat. Le Conseil d'Etat rappelle ainsi à tous les maires qui ont invoqué le principe de laïcité qu'ils ne peuvent se fonder sur "d'autres considérations" que l'ordre public, "le bon accès au rivage, la sécurité de la baignade ainsi que l'hygiène et la décence" pour interdire l'accès aux plages. "Cette décision de bon sens va permettre de décrisper la situation, qui était marquée par une tension très forte parmi nos compatriotes musulmans, notamment chez les femmes", a commenté le secrétaire général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, au sein duquel il préside l'Observatoire national contre l'islamophobie. De fait cette ordonnace devra faire jurisprudence pour la trentaine de communes qui ont pris une décision similaire suscitant par la même au delà de l'indignation, d'intenses polémiques en France.