La belle qui chante bien, comme elle est qualifiée sur son site, électrisera la foule en délire. Rencontre avec une Algérienne fière de l'être. Si la musique est pour Sissoco, ce Portugais-Malien, un moyen d'expression, de rencontre et de partage, elle est pour DJ Maze un outil pour exprimer et défendre son africanité. Aux côtés de Magic System, 113, Mohamed Lamine, la chanteuse Nadiya, cheb Tarik, Zahouania et Recardo Gybsy, ces «étoiles du Raï'n'B», ce nouveau style musical qui a plus fait parler de lui cet été grâce à la compilation Raï'n'B Fever, ont mis le feu jeudi dernier à la coupole du complexe Mohamed Boudiaf. Organisé par l'Onci et sponsorisé par Nedjma, cet événement musical a été l'occasion, comme avancé lors de la conférence de presse animée par ce groupe d'artistes, de revendiquer ce genre de «métissage musical pour la solidarité notamment avec la culture africaine». «Nationaliste» comme il se plaît à se définir, Mohamed Lamine interprètera entre autres son fameux morceau Gaou à Oran en compagnie de 113 et Magic System. Un titre qui s'est vendu à 300.000 exemplaires, extrait de la compilation qui, elle, s'est arrachée à 200.000 exemplaires. Cheb Tarik qui, décidément, adore la formule «reggae-raï», a sorti, depuis, son nouvel album dans lequel, confiera-t-il lors d'un point de presse, on y trouve pas mal de duos notamment avec Recardo Gypsy, Doc Gyneco, Oliver Shetam, versant un peu plus vers la funk. La belle qui chante bien comme il est souvent matraqué sur son site rose bonbon, Nadiya électrisera la foule avec ses fameuses Parle-moi et C'est parti. Rencontre avec une artiste née qui a toujours cru en sa bonne étoile. Une étoile du R'n'B qui fera exploser les décibels! L'Expression: Vos sentiments pour ce retour en Algérie? Nadiya:J'avais 13-14 ans quand je suis venue en Algérie pour la dernière fois. Là, j'ai 15 ans de plus. En fait, moi, je n'ai jamais vécu en Algérie, je suis née en France. Mais je venais chaque année pendant les grandes vacances, ici. Quand j'étais petite, je venais régulièrement et dès l'âge de 15 ans je ne suis plus retournée. Je suis ravie de remettre les pieds dans mon pays d'autant plus pour y chanter. Je suis fière d'être Algérienne. La musique, comment vous est venue cette passion? Cela a toujours été dans ma tête, dans mon corps. Depuis l'âge de 5 ans, j'ai toujours souhaité chanter. Je chantais devant ma glace avec le ballet-brosse de maman. Je n'ai jamais lâché dans ma tête. Cela a été le parcours du combattant. Avant, il y a eu l'athlétisme... Voilà, j'étais championne de France du 800 mètres. La transition vers la musique s'est faite tout naturellement. La musique a toujours fait partie de moi. J'ai deux passions. Je suis monté à Paris et je me suis donné les moyens. J'ai galéré. J'ai suivi le parcours du combattant. Aujourd'hui, cela paie, je suis disque de platine en France, double disque d'or, disque d'or. Le nouveau single est disque d'or aussi. On voit que dans votre dernier album vous n'oubliez pas vos racines... Non, justement le dernier single nous l'avons tourné dans le désert tunisien. J'avais aimé le tourner dans le désert algérien, mais bon... le titre s'appelle les Signes. C'est sur la foi, sur Dieu. Il y a un autre titre dans l'ancien album où vous faites aussi allusion à vos racines : On n'oublie pas d'où l'on vient. Sinon, quelle est la différence entre celui-ci et le précédent? Tout à fait. Sinon, le dernier album est plus trash, plus rentre-dedans au niveau des sons. Ils sont plus hip hop. Il y a toujours un fond dans les textes, une histoire. Il y a une unité de temps et de lieu. Quels sont les thèmes qui vous touchent aujourd'hui? Je suis maman, donc, la maltraitance, les enfants, l'indifférence, les problèmes sociaux. Il faut toujours aller au-devant des choses par la pensée positive. C'est la foi, ma colonne vertébrale qui me fait avancer. J'y ai toujours cru. Je suis comme le prophète. Je vis au jour le jour, je n'aime pas me projeter dans le temps.