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Mostaganem. Association Nadi El Hilal
Survivance du chant sacré
Publié dans El Watan le 03 - 06 - 2006

Une période tout à fait propice, en ce sens qu'elle correspond à la fin du mois sacré du Ramadhan. En raison du caractère particulier de la thématique retenue par les initiateurs du projet, il était naturel que le contexte mostaghanémois se prêta aisément à abriter cette manifestation.
En effet, parmi toutes les régions du pays, c'est incontestablement celle qui accueille la plus dense concentration de zaouïa. Ces lieux de méditation et de mémoire où les fidèles s'initient dès leur plus tendre enfance à l'adoration du Créateur et de son Prophète. Une initiation où le chant liturgique et les perpétuelles invocations prennent une part considérable dans la domination de soi, en vue de parvenir à une morale sublime qui mène à la sérénité du cœur. Ce sont les incontournables séances du dhikr qui consistent à invoquer et à répéter inlassablement le nom de Dieu. Ces suppliques s'accompagnent, selon les différentes tariqua d'inspirations et d'expirations, de gestes rythmés par des battements de tambour de def ou de bendir. C'est sans doute Jean Durring dans un livre consacré à « L'Audition mystique dans la tradition Soufi », qui donnera la définition la plus fidèle de cette musique sacrée. Le soufisme, dira-t-il, est la voie mystique de l'Islam qui fut la principale source d'inspiration artistique dans le monde musulman, particulièrement en musique et en poésie. Ajoutant que la musique des Soufis est lente et solennelle, elle est composée et dirigée vers des auditeurs capables de la sentir et d'accaparer tous ses sens. Ses sonorités ont le pouvoir de pénétration dans l'âme, sa prodigieuse richesse permet de la sentir avec mille nuances différentes. C'est une invitation au voyage intérieur, une écoute et une saveur de l'être. Avant lui, l'incontournable Ibnou Arabi (1165-1240), initiateur de la doctrine de l'unicité de l'être selon laquelle Dieu est omniprésent, émanant de lui et tout y retournant, qualifiera le samaâ de mounajat (appel intime à Allah). Son contemporain Jalal Eddin Rûmi, le maître à penser des derviches tourneurs, soutiendra que tous les chemins mènent à Allah, j'ai choisi celui de la danse et de la musique. Sortir des sanctuaires d'initiés. Cette tradition s'est perpétuée à travers la quasi-totalité des pays musulmans, véhiculée, entretenue et enrichie par les poèmes panégyriques qu'interprètent durant les interminables samate individuellement ou en groupe, les fidèles. Des madaih que tout disciple se doit d'apprendre dès sa plus tendre enfance. Enrobés dans le genre musical du terroir, ces chants de louanges à Dieu et à son Prophète peuvent subtilement se fondre dans une sublime nouba andalouse, où le raffinement côtoie l'élégance. C'est cette musique sacrée qui va procurer la relaxation du corps et de l'esprit qui confine à l'extase. A l'un de ses fidèle qui le pressait d'interrompre le samaâ pour aller prier, Rûmi rétorquera que c'était aussi une prière du moment que toutes les deux étaient destinées à Allah. C'est souvent lorsqu'ils découvrent l'Islam par le prisme du soufisme et de son inséparable corollaire, le chant mystique, que nombre d'Occidentaux se convertiront afin de nourrir l'âme. A l'image de Eva de Vitray-Meyerovitch pour qui « le soufisme n'est que l'intériorisation vécue de l'Islam ». Ce patrimoine immatériel enfoui au fond de chaque zaouïa ne mérite-t-il pas d'aller à la rencontre d'un plus large public ? En ces temps d'indigence culturelle, le moment n'est-il pas venu où cette forme d'expression musicale si originale et si singulière ne reste plus confinée dans ces sanctuaires d'initiés ? A l'instar de l'immense travail accompli par Ahmed Kudsi Erguner pour la musique savante ottomane, qu'il fera découvrir et apprécier du monde entier, le forum que projette d'organiser le Nadi El Hillal devrait servir de catalyseur pour sortir de l'ornière ce formidable répertoire. Surtout, lorsqu'on possède de si talentueux paroliers, à l'image de Lakhdar Benkhlouf et du monumental cheikh Ahmed El Alaoui dont les incantations résonnent depuis plus d'un siècle non seulement dans les quatre coins de l'Algérie, mais également au Maghreb, en Europe, aux Etats-Unis ainsi qu'en Palestine et à Médine, où la confrérie est parfaitement représentée. Le chant mystique en partage appuyé à ce riche répertoire, fort du soutien inconditionnel des quatre principales confréries (quadiria, alaouïa, sanoucia et derkaouïa), assuré du patronage du président de la République, les organisateurs n'auront pas lésiné sur la participation internationale. En effet, des contacts sont en cours pour que certaines figures de proue du soufisme et de l'islamologie puissent venir à Mostaganem donner une dimension internationale à cette première manifestation du genre. La liste non exhaustive des conférenciers comprend le Marocain Faouzi Skali, l'islamologue Elizabeth, Peña Velasco, du lointain Mexique, le Français Denis Gril, les Egyptiens Chaâraoui et Karadaoui, d'Angleterre Yussuf Islam alias Cat Stevens, le talentueux père de Lisa ainsi qu'une pléiade de penseurs et d'intellectuels algériens des deux rives. Comme Mounir Bouchnaki, (directeur général du Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels), Djelloul Seddiki, Zaïm Khenchelaoui, Boudjemaâ Haïchour (l'actuel ministre des Technologies de la communication), Ahmed Benaoum, Omar Benaïcha, Slimane Hachi ainsi que Khaled Bentounès, cheikh de la zaouïa alaouïa de Mostaganem.

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