Daho Djerbal et Ammar Belhimer ont animé deux conférences sur des points convergents selon lesquels il ne peut y avoir de véritable émancipation de la société civile par rapport aux pouvoirs sans liberté. Plu de 300 délégués et plusieurs associations, syndicats et partis politiques venus de toutes les régions du pays prennent, depuis avant-hier, part à l'université d'été qu'organise le Rassemblement action jeunes, RAJ, sous le slogan «société civile: acteur incontournable du développement». Evaluer l'état des lieux et réfléchir sur de nouveaux caps à même de donner un meilleur rôle à la société civile tels sont en substance les objectifs que se sont fixés les organisateurs de cette rencontre qui s'achève aujourd'hui après d'âpres débats, d'échanges, de partage de points de vue sur la place, le rôle et les défis de la société civile et sur des questions liées à l'actualité. Durant la première journée Daho Djerbal, historien et directeur de la revue Naqd, et Ammar Belhimer, éminent juriste et journaliste, ont animé deux conférences sur des points convergents selon lesquels il ne peut y avoir de véritable émancipation de la société civile par rapport aux pouvoirs sans liberté. Dans sa communication intitulée «individu et société, citoyenneté et mouvements sociaux», le professeur Daho Djerbal s'est étalé sur l'histoire de la constitution des rapports entre l'individu et le pouvoir. Pour sa part, le professeur Ammar Belhimer s'est intéressé au cadre réglementaire du mouvement associatif. Il s'est demandé si la législation et les règles en vigueur autorisent une transition du mouvement associatif vers la société civile. Avant de développer les trois périodes cruciales qui ont marqué ces trente dernières années l'organisation du mouvement associatif. Il y a une réelle volonté de liberté motivée, selon le conférencier, par la crise financière de la fin de la décennie 1980, l'Etat a distribué les libertés à la place de la rente, l'arsenal de 2012, en revanche, a vu un rétrécissement des libertés. L'exigence de la mise en conformité édictée par la loi n° 12-06 a conduit de nombreuses associations à s'autodissoudre. Même si le conférencier trouve des points positifs à ce texte puisqu'il a permis de neutraliser et de colmater les brèches qui auraient permis au pays de connaître le syndrome du printemps arabe, il n'en demeure pas moins que Ammar Belhimer a souhaité son abrogation pour permettre plus d'implication citoyenne et donc l'émergence d'une véritable société civile. Les participants et les syndicalistes, des sociologues et des figures de la société civile se sont penchés également dans des ateliers articulés sur les thèmes: Démocratie participative, les libertés démocratiques, la femme algérienne et le défi de l'égalité entre l'homme et la femme, la jeunesse et l'emploi et l'espace urbain en Algérie; entre prédation et vision de planification. L'université d'été du RAJ de cette année a été dédiée, en ce 60ème anniversaire du congrès de la Soummam, à la mémoire de tous les combattants et martyr(e)s de la guerre de Libération nationale et de Abane Ramdane et Larbi Ben M'hidi, visionnaires hors pairs et architectes de la révolution et de convictions inébranlables, qui ont donné leur vie pour mettre les premiers fondements et jalons d'une République algérienne démocratique et sociale. Il est attendu pour aujourd'hui d'importantes résolutions, affirme Abdelouaheb Fersaoui, président du RAJ.