Les populations de plusieurs communes de la wilaya de Tizi Ouzou ont vécu les 48 heures les plus infernales de l'été à cause des nombreux feux de forêts qui se sont déclarés dans les plus importants massifs forestiers. En plus des températures très hautes enregistrées dans les communes couvertes par le massif de Mizrana dans la façade maritime et le massif d'Aït Yahia Moussa qui s'étend jusqu'à Draâ El Mizan, la catastrophe a également touché le couvert végétal. Comme il est hélas de coutume, l'oliveraie locale a été la plus touchée par les flammes. En fait, les températures des deux derniers jours étaient étouffantes. Les communes de la façade maritime qui ont connu les plus grands départs de feu ont vu des centaines d'hectares partir en fumée. Les arbres fruitiers comme les figuiers ont perdu, selon un bilan émanant de la Protection civile, quelque, 20 ha de broussailles dont 5% de chênes-lièges dans la commune d'Aït Chaffa daïra d'Azeffoun. Dans ces forêts, l'oliveraie a le plus perdu en voyant brûler quelque 3200 oliviers. De leur côté, les apiculteurs habitués à la transhumance ont perdu pas moins de 140 ruches. Toujours du côté de la mer Méditerranée, les feux ont causé d'énormes dégâts dans la daïra de Makouda et Mizrana. Les flammes ont dévasté de grands quantités d'oliviers, de figuiers et de ruches. Toujours selon le communiqué de la Protection civile, plusieurs communes du sud de la wilaya ont été touchées par les incendies. C'est ainsi le cas à Aït Yahia Moussa, dans la daïra de Draâ El Mizan où les feux ont dévasté 20 ha de chêne-liège à Mkira. Des centaines d'oliviers et de figuiers ont également été touchés par les feux. La commune de Boudjima, la plus touchée, a vu un grand nombre de ruches brûler à Chréa, forêt située sur les hauteurs à la frontière de Tigzirt. En tout, les apiculteurs auront perdu quelque 150 ruches, mais aussi des pieds de vigne qui se comptent par centaines. Aussi, parallèlement à ces pertes, les feux ont encerclé plusieurs villages, nécessitant l'intervention des éléments de la Protection civile comme dans la commune d'Iflissen. Les flammes étaient tellement proches des maisons que le danger a été évité des justesse. En 48 heures, quelque 14 ha sont partis en fumée. Par ailleurs, les populations n'hésitent plus à pointer du doigt les négligences constatées dans les comportements d'une catégorie de gens. Les décharges sauvages sont en partie les points de départ de plusieurs feux de forêts. Le manque de décharges contrôlées a laissé libre cours à certains comportements néfastes qui ont défiguré le paysage à travers la wilaya. Toutes sortes de résidus s'entassent sur les routes, provoquant des incendies et un autre comportement vient s'y adjoindre les cigarettes jetées des voitures par des passants indélicats. Enfin, notons que ces dernières semaines de chaleur risquent de connaître la multiplication des feux de forêts. Selon les expériences des années précédentes, les incendies sont constatés à cette même période. Jadis, les populations procédaient à l'enlèvement du couvert végétal qui entourait les villages ainsi que celui qui couvre les oliveraies, figueraies et autres arbres fruitiers. La pratique visait en fait la préservation des arbres des feux qui se déclarent parfois sans qu'on sache la cause.