L'option d'un gel de la production devient possible Après l'accord de coopération conclu le 5 septembre entre l'Arabie saoudite et la Russie, les deux parties vont engager des pourparlers. La surabondance de l'offre fait souffrir le marché, certes. Les rumeurs et les spéculations qui gravitent autour ne l'arrangent guère, non plus. Lorsque le doute s'installe quant à un éventuel gel de la production, qui doit contribuer à éponger le surplus de pétrole, il est certain que les cours de l'or noir se retrouvent sans direction. C'est en quelque sorte le scénario vécu depuis l'annonce faite hier par l'Arabie saoudite et la Russie. Les deux premiers producteurs d'or noir qui viennent de sceller un accord pour stabiliser le marché et permettre au prix du baril de se redresser après plus de deux années de dégringolade «ont reconnu l'importance d'un dialogue constructif et d'une coopération étroite entre les principaux pays exportateurs afin de soutenir la stabilité sur le marché du pétrole et garantir un niveau constant d'investissements sur le long terme». L'option d'un gel de la production devient possible. Elle doit se concrétiser en marge du XVe Forum mondial de l'énergie qui se tiendra du 26 au 28 septembre à Alger. Le Wall Street Journal confirme. «L'Arabie saoudite et la Russie vont discuter d'un gel de la production de pétrole de six mois après un accord de coopération conclu lundi (5 septembre, Ndlr) entre les deux pays en vue de stabiliser le marché pétrolier», a rapporté le même jour le quotidien américain. «Un accord sur un gel de la production des deux pays au niveau de juillet était en cours de discussions», a précisé le média US qui cite le ministre de l'Energie russe, Alexander Novak. La question est apparemment loin d'être tranchée. C'est «une option favorable, mais pas nécessaire aujourd'hui», a déclaré le ministre saoudien du Pétrole,Khalid al-Fatih, cité par le Wall Street Journal. La position russe est par contre nette. Le président russe en personne s'est dit favorable pour un gel de la production de pétrole lors du Sommet de l'Opep qui doit se tenir à Alger et auquel s'est joint son pays. «Je vais répéter notre position: nous estimons que ce serait une bonne décision pour le secteur énergétique mondial», a confié Vladimir Poutine à l'agence Bloomberg dans une interview publiée par le site du Kremlin. Sa déclaration atteste qu'il ne lésinera sur aucun effort pour faire l'union sacrée autour de cette option. «Du point de vue de la pertinence économique et de la logique, il serait bon de trouver un compromis et je suis sûr que tout le monde le comprend. La question n'est pas tant économique que politique. Je souhaiterai que tous les acteurs de ce marché, qui ont intérêt à un maintien des prix à un niveau stable et juste, arrivent à une décision nécessaire», a estimé l'homme fort du Kremlin. Riyadh finira-t-elle par s'y rallier? «L'Arabie saoudite devrait cependant discuter de cette option avec les autres membres de l'organisation lors de la réunion informelle prévue fin septembre à Alger», estime le quotidien américain qui avance un argument de taille pour expliquer que le chef de file de l'Opep finira par fermer ses vannes. L'Arabie saoudite et la Russie qui ont pompé à un niveau record ont contribué à inonder le marché. «Ces niveaux élevés de production rendent un accord sur le gel de la production plus probable», car les deux pays ne sont pas en mesure de produire plus que leurs niveaux actuels, conclut le Wall Street Journal. En attendant, le baril qui continue à évoluer sous les 50 dollars demande à souffler.