Le président russe Vladimir Poutine a jugé hier qu'un accord entre les pays exportateurs de pétrole pour geler leur production et soutenir ainsi les prix serait «une bonne décision», appelant à un «compromis» à moins d'un mois d'une réunion informelle à Alger. «Je vais répéter notre position: nous estimons que ce serait une bonne décision pour le secteur énergétique mondial», a déclaré M.Poutine dans un entretien à l'agence Bloomberg, publié sur le site du Kremlin. Réunis en avril à Doha, la Russie et les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'étaient pas parvenus à convenir d'un gel concerté de production pour soutenir les cours, en raison notamment de divergences au sein même du cartel. L'Arabie saoudite souhaitait que l'Iran participe à un tel gel mais Téhéran demandait à revenir d'abord à son niveau de production d'avant les sanctions liées au dossier nucléaire. «Du point de vue de la pertinence économique et de la logique, il serait bon de trouver un compromis et je suis sûr que tout le monde le comprend. La question n'est pas tant économique que politique. J'espère que tous les acteurs de ce marché, qui ont intérêt à un maintien des prix à un niveau stable et juste, arriveront à une décision nécessaire», a estimé M. Poutine. Les 14 pays de l'Opep, dont la Russie ne fait pas partie, ont prévu une réunion informelle en marge d'un forum énergétique à Alger du 26 au 28 septembre. «Si un telle rencontre a lieu, bien sûr nous participerons», a indiqué hier le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak, cité par les agences russes. Le ministre, qui avait jugé récemment un gel de production inutile au niveau actuel des prix, a précisé prévoir de rencontrer des ministres d'Iran, d'Arabie Saoudite et du Venezuela. Un accord de gel de production viserait à convaincre le marché que les grands pays producteurs cessent de lutter pour les parts de marché en augmentant leurs volumes d'extraction. L'abondance de l'offre en résultant a entraîné un effondrement des prix, qui ont rebondi depuis l'hiver mais restent deux fois plus faibles qu'il y a deux ans, affectant violemment les économies des pays producteurs. Cette profusion de l'offre et les incertitudes autour du pétrole lui ont fait jouer, ces derniers mois au yo-yo entre baisses et hausses éphémères des prix du baril, mettant les pays producteurs, qui voient leur économie s'effondrer, au bord de la crise de nerfs. Aussi, la possibilité d'un gel de la production est-il de plus en plus envisagé.