Le «gang des postiches», véritable service spécialisé, a pu réaliser une véritable «entreprise du faux». La section recherches de la Gendarmerie nationale de Boumerdès vient de démanteler un véritable réseau spécialisé dans le faux, l'usage de faux, la falsification, l'usurpation de fonctions et de cachets de l'Etat. Le «gang des postiches», véritable service spécialisé, a pu réaliser une véritable «entreprise du faux» en rédigeant, à des fins d'escroquerie, des cachets humides relevant de la wilaya, de la Gendarmerie nationale, des institutions pédagogiques, etc. Cela permettait de tenter et de réussir, lorsque l'occasion s'y prêtait, le grand coup. Pourtant, cette fois-ci, le gang des postiches de Boumerdès commit assez de fautes pour permettre à la section recherches relevant de la gendarmerie de déclencher rapidement et dans la discrétion absolue, une enquête contre ces falsificateurs. Le dénommé B. K. qui habite à Alger et active à Boumerdès, est le premier à tomber: chez lui on retrouve des cachets humides, des imprimés à en-tête, des documents administratifs, des diplômes, des certificats de scolarité et autres paperasses officielles. Bien sûr, tout est faux, falsifié. La section de recherches avance dans son enquête, et trois autres acolytes tombent eux aussi dans les mailles du filet. C'est le gang en entier qui est pris. Chez eux, on retrouve aussi un micro-ordinateur, plusieurs imprimantes couleur, une machine à écrire et des CD Rom contenant des documents à imiter. Le gang avait activé sur plusieurs mois avant de se faire arrêter. Le coût total des «transactions» qu'il a faites grâce à ce trafic n'a pas été dévoilé par la gendarmerie, mais il est tout à fait clair qu'il s'agit de grosses sommes d'argent. Ce gang, comme tant d'autres démantelés à Alger, Oran, Chlef, Blida et Annaba, a permis de constituer un monde obscur, factice, falsifié, où l'utilisation du faux est monnaie courante. Selon le responsable de la gendarmerie locale, les quatre acolytes ont été présentés devant le procureur de la République qui en a écroué trois et mis le quatrième en liberté. La région de Boumerdès est devenue, depuis plusieurs années, une véritable plaque tournante du banditisme et du crime organisé. Enclavée entre Alger, Tizi Ouzou et Bouira, trois villes à risques, elle subit de plein fouet les effets d´un après-terrorisme qui perdure. Les dernières statistiques publiées par le commandement général de la Gendarmerie nationale, dans son rapport 2004, donne une lecture sans ambiguïté: Boumerdès se classe dans les villes criminogènes qui se placent en tête du «hit-parade sécuritaire». Désormais, tous les crimes et délits y prolifèrent : trafic de drogue, immigration clandestine, terrorisme, fausse monnaie, petite délinquance et grande criminalité. Selon une source proche de la sûreté de wilaya de Boumerdès, un autre phénomène prend de l´ampleur ces jours-ci, celui de l´extorsion de fonds par la force, sous la menace, en se faisant passer pour des éléments du Gspc ou pour des brigands de grands chemins. Ce sont, affirment des sources sûres, «des millions de dinars qui sont soutirés aux citoyens de la région chaque semaine».