Plusieurs plaintes ont été déposées à l'encontre de cet individu. Profitant de son statut d'agent d'administration à l'institut de médecine d'Annaba, cet escroc a excellé pendant près de 20 ans dans l'usage de faux. aLe mérite revient à la section de recherches de la Gendarmerie nationale de Ouargla, dans le Sud algérien, qui a mené une enquête minutieuse et qui a reconstitué les faits de bout en bout pour débusquer cet escroc notoire, médecin malgré lui, usurpateur de fonction qui a fait une “brillante carrière” dans le monde médical. Tout a commencé dimanche dernier quand les gendarmes ont reçu un renseignement précieux sur un médecin, âgé de 45 ans, et qui a ouvert un cabinet médical au centre-ville de Hassi-Messaoud, à Ouargla, sur la base de faux documents administratifs et scientifiques. Les gendarmes ne se sont pas empressés d'arrêter le mis en cause, sachant que les escrocs détiennent toujours des cartes entre leurs mains pour fuir, mieux pour tromper l'attention d'autrui. Les gendarmes ont préféré remonter à la source des faits tout en gardant un œil vigilant sur ce médecin, ses mouvements et ses habitudes. C'est alors qu'ils obtiennent un autre renseignement, aussi précieux que le premier, à savoir que ce “toubib” occupait le poste, tenez-vous bien, de simple agent d'administration à l'institut médical d'Annaba. C'était en 1991, quand cet agent usait de la confiance de ses pairs pour se faire délivrer un certificat de réussite provisoire avec un diplôme en son nom et d'autres documents falsifiés. Très connu sur la corniche annabie, l'escroc a trouvé un palliatif génial pour faire passer la pilule : quitter Annaba et tenter son “aventure médicale” dans le Grand Sud où personne n'a la moindre idée de son passé. Il choisira alors Hassi-Messaoud où il occupera, dans un premier temps, le poste de médecin généraliste dans une société pétrolière étrangère, sans passer par le serment d'Hippocrate. Notre médecin a, parallèlement, préparé d'autres “thérapies” pour soigner sa réputation et monter en grade, surtout qu'à l'époque, rares étaient les médecins qui acceptaient d'aller exercer dans le Sud algérien. Une aubaine pour lui pour exiger à chaud une autorisation du ministère de la Santé pour ouvrir, en 1998, un cabinet médical en son nom pour ainsi avoir une autonomie totale et travailler loin des regards curieux. Mais, entre-temps, cet escroc a fait des victimes parmi les sociétés nationales et étrangères. En effet, en 2004, il avait contracté des conventions juteuses avec les sociétés Expro (britannique), Boots et Weatherford (américaine) et la société Eurest-Algérie (algérienne). Les renseignements suffisants glanés, la section de recherches de la Gendarmerie nationale de Ouargla a opéré une perquisition du cabinet médical. Bilan de l'opération : une photocopie d'un diplôme falsifié, 5 cachets ronds et rectangulaires, des ordonnances vierges, un micro-ordinateur avec ses périphériques et plusieurs équipements médicaux récupérés et saisis. Le procureur de la République près le tribunal de Hassi-Messaoud a retenu plusieurs griefs à l'encontre de ce médecin-escroc, dont le faux et usage de faux, l'usurpation de fonction et l'escroquerie. Ecroué, après près de 20 ans de cavale, le “toubib” encourt une lourde peine. 152 personnes arrêtées dans 150 affaires liées à l'usurpation d'identité en 2008 En 2007 et 2008, la Gendarmerie nationale a traité 150 affaires, arrêté 152 personnes, dont 52 écrouées, dans des affaires liées à l'usurpation de fonction. Les wilayas d'Alger (17 affaires), de Batna (5 affaires), Sétif (9 affaires) et Aïn Defla (5 affaires) détiennent le hit-parade du sinistre classement des dossiers traités en 2008 (+ 4%) et toujours liés aux affaires d'escroquerie et d'usurpation de fonction. La dernière affaire remonte au 18 février quand la Gendarmerie nationale d'El-Tarf a mis la main sur un escroc notoire qui se faisait passer pour un agent du cadastre de Dréan. Celui-ci délivrait des actes de propriété de lots de terrain contre la somme de 328 000 dinars. Le 4 décembre 2008, cinq personnes qui se faisaient passer pour des policiers ont été arrêtées par la Gendarmerie de Sétif. Ils sont accusés d'usurpation d'identité, de violation de domicile, de tentative d'enlèvement, d'association de malfaiteurs et d'escroquerie. Deux complices ont également été appréhendés à l'issue d'investigations poussées des gendarmes. Le 5 novembre 2008, la section de recherches de la Gendarmerie d'Alger a réussi à démanteler un réseau composé de 5 personnes, spécialisé dans le trafic et le vol de véhicules. Les mis en cause sont accusés d'usurpation d'identité, de vol qualifié, d'association de malfaiteurs et de recel. Ils sévissaient notamment à Alger, Tizi Ouzou et Sidi Bel Abbès. À Béjaïa, un citoyen a fait les frais d'un faux policier armé d'un pistolet automatique, et deux de ses complices. La victime a été délestée de son véhicule, de ses documents et de son téléphone portable. Enfin, en juin 2008, un faux élève a été débusqué dans une salle d'examen dans un CEM de Bordj Bou-Arréridj. Le mis en cause était en possession d'une fausse carte d'identité scolaire et se présentait pour passer les épreuves à la place d'un autre collégien. FARID BELGACEM