Des avant-projets de lois décisifs sur les plans politique, économique et social sont attendus sur le bureau de l'APN. Le Conseil de la nation et l'Assemblée populaire nationale (APN), ouvriront demain, les travaux de leurs sessions de printemps. Aucun projet de loi n'est inscrit pour ce premier jour de la rentrée printanière des deux chambres parlementaires. Cette rentrée est loin d'être une sinécure pour les parlementaires. Des avant-projets de lois décisifs sur les plans politique, économique et social sont en perspective. Ainsi le code de la famille, l'accord d'association avec l'Union européenne, l'avant-projet de loi sur la Fonction publique et l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures constitueront le gros du travail qui attend aussi bien les députés que les sénateurs. Mais l'ardeur pour les députés semble être uniquement sur le plan de la charge du travail. Car il faut dire que le gros du travail, pour ces avant-projets, a été déjà fait. D'abord sur le plan syndical, l'opposition, ou les réserves, formulées par la Centrale syndicale ne sont plus de rigueur puisque désormais l'option de l'ouverture à l'économie de marché est admise comme un choix définitif et irréversible. L'Ugta est d'autant plus confortée dans son adhésion à ce choix puisque le président de la République s'est engagé à préserver les emplois, lors de son discours au siège de l'Ugta, le 23 février dernier. Au niveau de l'opposition politique, le terrain est aussi balisé par l'Alliance présidentielle constituée par le FLN, le RND et le MSP. Les trois partis qui constituent la majorité écrasante des deux chambres ont exprimé leur soutien sans condition au programme du président de la République. Le RND et le MSP n'ont plus le choix de s'affirmer comme des maillons faibles dans le compagnonnage du président qui est désormais président d'honneur du vieux parti. En plus, le remaniement gouvernemental imminent, ne laisse aucune chance à ces partis de «s'égarer» dans l'opposition. Confronté à l'imposant défi des réformes économiques, il est difficile pour le chef de l'Etat d'admettre la présence au sein de l'Exécutif d'éléments peu convaincus de son projet. Il n'y a donc pratiquement aucune chance de voir se répéter le scénario de la loi de finances. Autrement dit, le vent de la contestation est terminé sous le règne de l'amnistie générale. Le revers essuyé par le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, à l'APN, lors de l'adoption de la loi de finances pour 2005, a suscité un long débat sur l'utilité de la coalition gouvernementale. La réaction , le jour du vote de la feuille de route financière de l'Exécutif, des députés du MSP et du FLN a faussé tous les calculs des observateurs politiques. Leur refus d'adopter certains articles de la loi de finances a été interprété alors, comme un refus du FLN et du MSP de soutenir aveuglément le programme du gouvernement. L'opposition exprimée par les parlementaires du MSP et du FLN a eu pour effet de remettre directement en cause les engagements contractés par leurs formations respectives dans le cadre de la coalition gouvernementale. Depuis, les enjeux ont changé. La guerre au sein de la coalition n'est plus menée sur la base du programme présidentiel mais en prévision des prochaines joutes électorales.