Missiles, chars, avions, troupes d'infanterie, navires de guerre: les forces armées iraniennes on fait hier étalage de leurs importants moyens miliaires dans un contexte de tension régionale, en particulier avec son principal rival, l'Arabie saoudite. Lors d'un imposant défilé à Téhéran marquant le 36e anniversaire du déclenchement de la guerre Iran-Irak (1980-1988), différents types d'armes -dont 16 missiles balistiques ayant une portée de 1600 et 2000 kilomètres- ont été dévoilés. Un nouveau missile à têtes multiples appelé Zolfaghar, a également été montré. Des systèmes anti-missiles S-300 récemment livrés par la Russie à l'Iran ont aussi participé au défilé de la capitale. D'autres parades des forces armées se sont tenues en province et un grand défilé maritime avec la participation de 500 vedettes rapides et bateaux de guerre a eu lieu dans le Golfe, selon les médias iraniens. Pour la première fois, des avions de combat russes Sukhoi 22, livrés aux Gardiens de la révolution, ont survolé la région Bandar Abbas, grand port iranien des côtes du Golfe. «La récente décision des Etats-Unis criminels d'accorder une aide militaire au régime usurpateur sioniste, renforce notre détermination à augmenter nos capacités de défense», a déclaré le général Mohammad Bagheri, chef d'état-major des forces armées iraniennes. Les Etats-Unis et Israël ont signé à la mi-septembre un accord pour l'octroi de 38 milliards de dollars d'aide militaire sur 10 ans à l'Etat hébreu. «L'objectif final des Etats-Unis, du régime sioniste et de ceux qui soutiennent les groupes terroristes (...) est de détruire les infrastructures de la Syrie et de l'Irak au profit d'Israël», a ajouté le général Bagheri. L'Iran est engagé en Irak et en Syrie où il apporte en particulier au régime de Damas une assistance militaire, notamment par l'envoi de conseillers et de volontaires sur le terrain. Parallèlement, le ton est monté entre l'Iran et l'Arabie saoudite à l'occasion du dernier grand pèlerinage de La Mecque auquel les Iraniens n'ont pas participé. Les deux puissances voisines s'opposent sur tous les conflits régionaux, en particulier en Syrie, au Yémen, mais aussi au Liban, en Irak et à Bahreïn. Leurs relations diplomatiques sont rompues depuis janvier à l'initiative de Riyadh après l'attaque de son ambassade à Téhéran par des manifestants protestant contre l'exécution en Arabie saoudite d'un dignitaire religieux chiite saoudien.