Le Premier ministre russe Mikhaïl Kassianov réunira aujourd'hui les dirigeants des principales compagnies russes pour discuter du volume de baisse des exportations d'ici au premier trimestre 2002. Le ministre de l'énergie et des Mines, M.Chakib Khelil, a rencontré, hier après-midi, lors d'une séance de travail les représentants du groupe Loukoïl, numéro un du secteur pétrolier russe. Ils seront reçus aujourd'hui par des représentants de Sonatrach afin de discuter l'éventualité d'une coopération plus prolifique entre les deux compagnies. La venue de la délégation russe à Alger laisse présager un assouplissement significatif de la position de la Russie face à la demande récente de l'Opep. Le cartel a exhorté les pays non-membres à réduire leurs exportations à hauteur de 500.000 b/j. L'administration Poutine serait, vraisemblablement, plus encline à annoncer une baisse plus importante de ses exportations. Une réduction qui serait, du moins, beaucoup plus significative que les 50.000 barils par jour auxquels elle s'était limitée. Le Premier ministre russe Mikhaïl Kassianov avait récemment déclaré qu'un «prix juste» du baril se situe entre 20 et 25 dollars et rejoint, par ces propos, les objectifs du cartel. Il rencontrera aujourd'hui les dirigeants des principales compagnies pétrolières russes pour examiner une éventuelle réduction des exportations au premier trimestre 2002. Cela explique sans doute l'optimisme dont font preuve Chakib Khelil et Ali Rodriguez, respectivement président en exercice et secrétaire général de l'Opep. «Je suis sûr qu'il y aura un accord avec la Russie et les autres producteurs non-Opep. C'est pourquoi je reste confiant», a déclaré lundi M.Khelil. Le vénézuélien Ali Rodriguez, estimait pour sa part, à Bruxelles, que «la Russie a eu une contribution très efficace à la stabilisation des prix en 1999 et je suis certain que la fédération de Russie tombera finalement d'accord avec nous». Il reste maintenant à savoir quel sera le volume de baisse que le gouvernement Kassianov décidera à l'issue de sa rencontre avec les compagnies pétrolières. Le groupe TNK, 4e groupe russe, n'est pas contre une réduction allant de 100.000 à 150.000 barils par jour tandis que Loukoïl est même prêt à aller jusqu'à une réduction de la production de brut. Le numéro deux russe, Ioukos, reste, en revanche, hostile à toute réduction estimant que cela freinerait dangereusement l'industrie pétrolière et perturberait la croissance qu'il avait prévue pour l'an 2002. L'Opep, pour sa part, attend de la Russie qu'elle réduise sa production pétrolière de 180.000 barils par jour selon le ministre qatari du Pétrole, Abdallah al-Attiyah, dans une interview qu'il a accordée, hier, au quotidien russe Vremia Novosteï. Une réduction qui viendrait pallier une demande dont la croissance a chuté de 1,5 million de barils par jour au début de l'année à 230.000 barils aujourd'hui, selon Ali Rodriguez qui prévoit, par ailleurs, une «croissance de tout au plus 510.000 barils par jour» pour l'année 2002. Entre-temps, le prix du pétrole brent a ouvert, hier, à 19,85 dollars le baril pour livraison en janvier contre 19,71 lundi à la clôture. Une légère hausse que les observateurs attribuent aux bombardements qu'a subis l'Etat palestinien suite aux attentats-suicide en Israël, mais également à une réaction du marché vis-à-vis d'une décision imminente de la Russie de rejoindre l'effort commun des producteurs de pétrole. Un effort que tous espèrent à la hauteur des attentes des pays membres de l'Opep.