Moins d'un mois après le coup d'envoi de l'année scolaire 2016/2017, plusieurs lycées de la wilaya de Tizi Ouzou vivent dans la «tourmente» à l'instar de ceux de Maâtkas, Boudjima, Mkira etc. En plus des mécontentements exprimés par les lycéens, il y a lieu de souligner que deux autres parties viennent de sortir de leur silence dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il y a d'abord les enseignants ayant surveillé les différents examens de fin d'année et n'ayant toujours pas reçu leurs indemnités ainsi que le bureau de wilaya du Syndicat des travailleurs de l'éducation et de la formation, Satef. Au niveau de la localité de Mkira, commune relevant de la daïra de Tizi Ghennif, les élèves fréquentant les lycées de Drâa El Mizan et résidant au village El Hemam n'ont pas hésité à observer une action de protestation, jeudi dernier, devant le siège de l'Assemblée populaire communale de Mkira. Les protestataires ont même fermé le siège de cette administration locale. En plus des élèves, il y avait également les parents de ces derniers devant la mairie. Et les travailleurs exerçant dans cette dernière ont été obligés de rebrousser chemin, car ils n'ont pas pu accéder à l'intérieur de leurs bureaux. Résidant dans la commune de Mkira, ces dizaines d'élèves sont contraints de faire les déplacements quotidiens vers la ville de Draâ El Mizan (30 kilomètres en aller-retour) où ils sont scolarisés. A travers cette action de protestation, ils exigent rien moins que la mise à leur disposition du ramassage scolaire. En plus des désagréments que créent les déplacements via les moyens de transports publics, les lycéens sont contraints de payer 60 DA par jour pour rejoindre leur école. Si la légitimité de la revendication de ces lycéens ne souffre d'aucune équivoque, ce n'est pas vraiment le cas pour ce qui se passe au lycée de Souk El Thenine dans la daïra de Maâtkas. Ici, ce sont les élèves qui ont été exclus à l'issue de l'année scolaire dernière qui sont à l'origine d'un mouvement de grève à répétition. Les élèves de 3 ème année secondaire exclus exigent qu'ils soient réintégrés. Une revendication que le conseil des professeurs a refusé de satisfaire compte tenu du fait que les élèves en question ne réunissent pas les conditions nécessaires pour que leur retour sur les bancs de l'école soit chose possible. Les enseignants du même lycée vont jusqu'à brandir la menace de grève au cas où l'administration réintégrait ces élèves sans leur consentement. Jusqu'au week-end dernier, le conflit n'a pas encore trouvé de dénouement et il faudrait attendre le début de cette semaine pour voir quelle tournure prendront les événements au lycée de Souk El Thenine. Même s'il est le meilleur de la wilaya de Tizi Ouzou, le lycée de Boudjima est aussi en proie aux perturbations. Depuis le début de l'année scolaire, les lycéens de Boudjima ont observé plusieurs grèves. Le fait que ce lycée ait obtenu les meilleurs résultats au baccalauréat, l'année passée, auraient dû motiver les responsables du secteur à tenir leur promesse de réceptionner les nouveaux locaux de l'établissement scolaire en ce mois de septembre. Mais c'est loin d'être le cas. Les élèves, mais aussi les enseignants, continuent de galérer entre les «restes» des deux collèges de la commune à savoir le CEM Challal et le nouveau CEM de Yafagène. Après un incendie ayant ravagé ce lycée, ceux qui le fréquentent sont devenus de véritables SDF. Toujours, dans le secteur de l'Education nationale à Tizi Ouzou, le Satef vient de signer sa première sortie médiatique à l'occasion de l'année scolaire 2016-2017. Le Satef dresse un tableau peu reluisant de la situation. Parmi les problèmes déplorés par le Satef, il y a lieu de signaler la non-réception de certaines structures scolaires qui a engendré une surcharge des classes, le déficit en personnel dans différentes écoles, l'indisponibilité de certains livres scolaires, le manque de transparence dans l'établissement des affectations des nouveaux enseignants puisés dans la liste d'attente ayant disparu mystérieusement du site de la direction de l'éducation. Le Satef parle aussi de non-respect des décisions prises lors des conseils de discipline. «Les fonctionnaires trouvent une extrême difficulté à rencontrer le chef de service du personnel maintes fois absent de son bureau prétextant des réunions d'urgence», déplore le Satef dans une déclaration rendue publique hier. Et d'ajouter: «Nous regrettons que des chefs de bureaux nommés à titre provisoire ne puissent pas faire face totalement au travail pour lequel ils sont désignés». Notons enfin que les enseignants ayant pris part à l'encadrement des examens de fin d'année (bac, BEM et cinquième) lors de l'année scolaire 2016/ 2017 menacent d'observer une grève, car ils n'ont pas encore reçu les indemnités inhérentes à cette mission.