Au moment où Amnesty International dénonçait l'hypocrisie des 10 pays riches d'Europe et des Amériques qui représentent moins de 2,5% du PIB mondial, et qui n'accueillent que 56% des réfugiés de la planète, Canal+ a diffusé un documentaire «Exode», qui relate le parcours du combattant des réfugiés qui quittent leur pays en guerre pour rejoindre à tout prix l'Europe. Malgré la force émotive de ce documentaire qui nous a fait vivre de l'intérieur le plus grand drame migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale, le documentaire, qui est présenté par Canal+ comme une bouée de secours aux réfugiés, notamment syriens, est en réalité une évacuation des territoires français. On découvre parfois avec tristesse, le destin bouleversant de migrants, de leur point de départ à leur point de chute en Europe. Dans cette production de Canal+, les téléspectateurs ont pu découvrir le douloureux trajet d'une famille syrienne, dont le père lutte pour sauver sa fille de la misère. «Un missile a fait exploser notre maison» témoigne Isra'a la petite fille syrienne en larmes, devenue la mascotte du DOC. Le documentaire «Exode» de James Bluemel, est avant tout un documentaire britannique produit par la BBC et Canal+ qui suivent le parcours du combattant des migrants. Des migrants venus de Syrie, d'Afghanistan, de Gambie et même d'Irak. A travers les histoires émouvantes d'Isra'a Syrienne de 11 ans et sa famille, Alaigie, Gambien sans emploi, Hassan, prof d'anglais syrien, ou encore Karima, Afghane qui veut fuir l'oppression et les lapidations, on découvre un autre visage de l'exode que les médias nous ont transmis durant plusieurs mois de l'année 2015. Ce documentaire qui montre la souffrance de ses familles qui fuient la guerre et la misère, dépeint un visage négatif de la Turquie, de la Libye et même de la Grèce et de la Hongrie, mais évacue toute critique contre la France et la Grande-Bretagne. Aucune image des blocages et des souffrances subis à Calais ou à la frontière française n'a été retracée dans ce documentaire qui se distingue comme une aide, à la fin, de la misère des migrants. La majorité des migrants qui ont quitté leur pays dans ce documentaire a évité la France: le prof syrien a choisi la Grande-Bretagne, la famille syrienne a élu domicile en Allemagne, le réfugié afghan est parti en Suède, les filles afghanes sont restées en Turquie, alors que les patineurs irakiens ont choisi de rester en Allemagne. Aucun d'eux n'a été choisi pour rester en France, considérée il y a quelques années comme la terre des droits de l'homme. Canal + a ainsi confirmé que la France a cessé d'être une terre d'accueil pour les migrants venus de la rive sud de la Méditerranée. [email protected]