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Sommet Europe - Turquie: Cynisme et calculs egoistes
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 19 - 03 - 2016

La Turquie négocie son avenir personnel avec l'UE y compris les conditions de son éventuelle adhésion, alors que l'UE veut stopper les flux migratoires au seuil de ses portes. Pendant ce temps, la question syrienne est reléguée aux oubliettes.
Voilà donc la Turquie au centre des débats du Sommet européen ouvert jeudi après-midi à Bruxelles. Où il est question de l'avenir de la relation Union européenne-Turquie plutôt que de celui de la Syrie et de sa population jetée sur les routes de l'exil. C'est, il faut en convenir, un «coup de maître» du président Tayyep Erdogan dans ce jeu d'échecs diplomatique. A Bruxelles, les 28 chefs d'Etat et de gouvernement ont veillé tard dans la soirée, entre eux, pour élaborer une stratégie de négociations face au Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, attendu vendredi à Bruxelles. C'est trop dire que de parler de stratégie européenne puisque les Etats membres se présentent en ordre dispersé face à la Turquie. Les pays de l'ex-Europe de l'Est ne veulent plus entendre de quotas de réfugiés et ont élevé des barrières faites de fils babelés et de fossés pour empêcher leur entrée. La France réaffirme son accord pour accueillir un quota de 30.000 réfugiés.
On ne sait pas ce que propose et veut la Grande-Bretagne. L'Allemagne répète qu'elle a fait le plus gros effort et exige des autres leur part de responsabilité alors que la Grèce vit, malgré elle, la pression quotidienne de l'arrivée de migrants sans que ses partenaires européens ne réagissent en conséquence. Cette «débandade» des Européens est du pain bénit pour la Turquie qui fait monter les enchères: elle exige la suppression des visas pour ses citoyens se rendant en Europe, de l'argent, plus que les trois milliards promis par l'UE et surtout la reprise des négociations pour son entrée dans l'UE. Du coup, le sort politique de la Syrie est relégué au second plan pour laisser la place à celui de la Turquie en Europe.
D'ailleurs, une tripartite a réuni jeudi soir en aparté le président du Conseil européen, Donald Tusk, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, et le Premier ministre hollandais, Mark Rutte, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, pour tenter de sortir avec un texte qui fasse consensus à présenter, vendredi, au Premier ministre turc, sans y arriver. Et pour cause, les dissensions sont nombreuses au sein de la famille européenne: il y une grande partie des pays membres opposés à toute perspective d'adhésion de la Turquie à l'UE, tels la France, Chypre et les pays de l'Est. D'autres sont pour cette perspective sur le long terme (10-15 ans ?) comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Les Turcs le savent mais poussent les enchères au plus haut pour obtenir rapidement ce qu'ils savent possible: la suppression des visas pour leurs ressortissants. Face à ce jeu du «plus malin», les Européens sortent les arguments «massue»: droits de l'homme, liberté de presse et d'opinion, indépendance de la justice, etc.
On retourne à la case départ: l'adhésion à la famille européenne est conditionnée par le strict respect des droits et des libertés démocratiques qui fondent l'UE. Bref, il sera donc question de la Turquie, de son souhait de rejoindre l'Europe. La question de la paix en Syrie et de l'avenir du peuple syrien sont relégués pour plus tard, trot tard même. Parce que la «stratégie» de vouloir échanger entre l'UE et la Turquie un migrant quelconque se trouvant en Europe contre un réfugié syrien se trouvant en Turquie est d'une absurdité si évidente qu'on se demande si Européens et Turcs ont vraiment la volonté de mettre un frein aux flux migratoires inévitables en ces temps de crises, de guerres et de misère. Privilégier très justement l'accueil des syriens autorise-t-il à abandonner les autres ? Irakiens, afghans, libyens, somaliens, tchadiens, nigériens, etc. Y a-t-il une différence entre un réfugié de guerre, un réfugié politique, un réfugié de la misère et de la sécheresse ? Non, selon la Convention de Genève de 1951, oui selon les déclarations et décisions des Etats européens. Alors, pourquoi exiger de la Turquie qu'elle respecte les conventions internationales sur les droits humains si l'Europe viole celle de Genève sur l'accueil des réfugiés ? Et cette Europe terrifiée par le flux des réfugiés de guerre où elle est pleinement impliquée ? Seule une solution diplomatique et politique pour la Syrie, à laquelle devrait s'atteler l'UE avec justesse et conviction, donnerait quelques espoirs de paix à la Syrie. Et les flux des populations civiles vers cette Europe cesseront. Et l'Europe négociera sa relation avec la Turquie d'une manière équitable et civilisée et non plus sous la pression (et sur le dos) des victimes de guerres et de misère.


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