La mort de Brahimi Larbi, jeudi dernier, a été la goutte qui a fait déborder le vase et fait sortir les habitants de la région de Bouihi et Ouled N'har pour dénoncer la hogra. Tout avait commencé jeudi dernier, quand le dénommé Brahimi Larbi, âgé de 40 ans, a été pourchassé par une escouade de Gendarmes gardes frontières (GGF). La course poursuite se poursuivra jusqu'à l'entrée de la kheïma de Larbi. Ce dernier sera abattu par un gendarme des gardes frontières. Cet incident mettra le feu aux poudres et la colère, contenue des années durant, poussera les habitants de la ville à occuper la rue pour exprimer leur ras-le-bol. Des troubles ont émaillé les journées de vendredi et samedi, et il aura fallu l'intervention des notables des tribus de la région pour contenir la réaction de la foule qui avait dressé des barricades et des escarmouches avec des éléments de la gendarmerie nationale ont eu lieu. Une délégation des citoyens de Bouihi a été reçue au siège de la daïra de Sidi El-Djilali, par des représentants de l'administration et du corps de la Gendarmerie nationale. La délégation au cours des ses entretiens avait fait endosser la responsabilité de la situation au wali, qui serait resté, selon des membres, sourd à leurs doléances. La région vit une situation sociale difficile du fait de l'absence de projets d'investissement pouvant créer des emplois. A l'issue d'une rencontre avec le wali, la délégation avait remis une plate-forme de revendications comportant 11 points, ayant trait à la situation sociale des habitants de la région. Outre la revendication de punir l'auteur des coups de feu mortels et les dédommagements accordés à sa famille, la plate-forme insiste sur la levée de certains barrages des GGF des axes routiers, le lancement de divers projets visant à l'amélioration des conditions de vie dans la région, la restitution des terres agricoles à leurs propriétaires. Concernant justement ce point, des sources de la région ont affirmé que des terres agricoles ont été détournées au profit de certains Marocains qui en seraient devenus les propriétaires exploitants. La délégation a rappelé aux autorités locales certaines préoccupations comme les menaces qui pèsent sur l'agriculture, du fait de l'absence d'un soutien de l'Etat à la céréaliculture ou encore l'absence d'une véritable politique de développement de la bande frontalière. Au terme des discussions, le calme est revenu dans la ville. Les autorités de la wilaya ont affirmé que les préoccupations des habitants de la région seront prises en charge. Par ailleurs, nous avons appris que le gendarme, auteur des coups de feu qui ont tué le citoyen Brahimi Larbi,a été placé en détention préventive en attendant les conclusions de l'enquête déclenchée après ce malheureux incident.