Mais dans la conjoncture universelle actuelle, cette instance est appelée à se réformer. Les travaux de la 20e session de l'assemblée générale du Conseil supérieur du sport en Afrique ont débuté hier matin, à l'hôtel Aurassi et se poursuivront jusqu'à cet après-midi pour aboutir à des résolutions dont on souhaite qu'elles apportent un souffle nouveau à une instance qui donne incontestablement des signes de fatigue. La séance inaugurale d'hier matin a consisté en une série de discours qui ont, d'ailleurs, tourné autour de la nécessité de voir le CSSA se remettre en cause dans sa version actuelle, pour se doter d'un arsenal juridique à même de lui permettre de se hisser au niveau des exigences de l'heure, où la mondialisation est appelée à peser de tout son poids sur le devenir de l'économie universelle. Les 24 ministres de la Jeunesse et des Sports présents à cette séance (les autres pays se sont fait représenter par des cadres supérieurs de leurs départements ministériels respectifs ou carrément par leurs ambassadeurs en poste à Alger), de même que les représentants des instances sportives africaines ont pu entendre un message du président Abdelaziz Bouteflika, lu par un de ses conseillers, en l'occurrence M.Abdelouahab Derbal, dans lequel il leur demande de faire en sorte de relancer le sport dans notre continent car «le sport est le meilleur antidote pour lutter contre les maladies, les fléaux sociaux, la pauvreté et l'exclusion». Et le Président de la République de poursuivre: «Lorsque j'étais ministre de la Jeunesse et des Sports dans le premier gouvernement de l'Algérie indépendante, j'avais pu évaluer la situation du sport africain. Le CCSA a contribué au resserrement des rangs autour des mêmes idéaux. Il a également contribué à mener une lutte sans merci contre l'apartheid et au renforcement de la paix. A ce titre, le sport est devenu un instrument incontournable pour resserrer les rangs autour de nos valeurs. L'équipe du FLN avait, ainsi, en plein milieu de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie porté le message de liberté pour lequel le peuple algérien se battait. Aujourd'hui en Afrique, bien plus que dans d'autres sociétés, le sport demeure un instrument indispensable à la mobilisation des jeunes et au renforcement de l'attachement des peuples à nos valeurs traditionnelles. Le sport est devenu un phénomène social universel et occupe une place privilégiée dans le développement humain, en tant qu'instrument éducatif et moyen de rapprochement des peuples et de diffusion de l'entente». Le Président de la République a invité les participants à cette session à «prendre les dispositions pour lutter contre des phénomènes négatifs comme la violence dans les stades, le chauvinisme et le dopage mais aussi contre la fuite de nos meilleurs sportifs vers des pays où ils n'ont aucune attache. La réforme de votre conseil constituera, à coup sûr, un pas important vers le renouveau.» Les autres interventions de la matinée étaient imprégnées des mêmes idées, notamment celle lue par la représentante du président de l'Union africaine, M.Alpha Oumar Konaré qui dira: «Nous avons créé des stars mais nous avons échoué dans notre mission de les garder parmi nous dans leur milieu africain.» De son côté, le ministre algérien de la Jeunesse et des Sports, M. Abdelaziz Ziari, a souligné que «la présente session, face aux mutations structurelles nées de la mondialisation nous oblige à une démarche commune et concertée pour se présenter comme un groupe harmonieux dans le concert des nations». Quant au président en exercice du CSSA, le Nigérian Musa Mohamed, il a indiqué que « malgré la réussite de nos sportifs, beaucoup reste à faire. Le CSSA ne peut surmonter sa crise que s'il pose les véritables problèmes et s'attache à les résoudre mais avec l'appui de nos dirigeants politiques ». Enfin, le CIO s'est impliqué dans cette session avec un message de son président, M. Jacques Rogge, lu par l'Algérien Mustapha Larfaoui, lui-même membre du CIO. Un message dans lequel il demande au CSSA «de poursuivre ses efforts pour le développement du sport en Afrique. Nous devons faire en sorte que le sport reste un facteur d'humanisme et une source d'inspiration pour la jeunesse». On ajoutera, à propos de M.Larfaoui qu'il intervenait au lendemain de sa reconduction, pour un autre mandat de 4 ans, à la présidence de l'Ucsa (Union des confédérations sportives africaines). La journée d'hier s'est poursuivie par l'adoption du calendrier des travaux ainsi que par la présentation par l'Algérie des préparatifs des Jeux africains de 2007. Celle d'aujourd'hui sera consacré à différents votes notamment celui du nouveau secrétaire général de l'instance.