Alger accueille, une fois de plus, une session du Conseil supérieur du sport en Afrique avec la perspective de donner un nouveau souffle à une structure qui a du mal à prendre son essor. Après presque quarante années d'existence, cette structure n'a rencontré que des problèmes freinant ses objectifs, mais il est vrai que cela ne pouvait en être autrement lorsque l'on prend en considération toutes les mutations qu'a connues le continent africain. Placée sous l'égide de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), le Conseil supérieur du sport en Afrique ne pouvait qu'évoluer au rythme des divergeances politiques que le continent a traversées durant de longues périodes. La structure sportive a failli mettre la clef sous le paillasson un certain moment, lorsque les caisses financières étaient à zéro. Plusieurs pays ne payaient plus leurs cotisations alors que d'autres étaient aux abonnés absents et n'assistaient qu'épisodiquement aux réunions. Et lorsqu'on place de l'argent dans le monde du sport, il y a lieu de se poser des questions sur le devenir et de la structure et du sport africain. Cette situation a été dénoncée à plusieurs reprises, et les Etats membres ont été maintes fois interpellés sur le danger qui pesait sur cette structure. L'appel ne fut que partiellement pris en considération, dès lors le sport en Afrique a connu beaucoup de disparités. En premier lieu, les Jeux africains qui, en principe, doivent constituer le summum des activités du conseil supérieur, ne sont plus ce qu'ils étaient. Les rendez-vous sportifs africains n'attirent plus personne, et pour les sauver, ils seront consacrés désormais aux jeunes. Une parade comme une autre pour sauvergarder ces joutes que les grands noms du sport africain boudaient. Le Conseil supérieur du sport en Afrique devra désormais faire face à d'autres paramètres tout aussi importants comme celui de la mondialisation qui risque d'enfoncer encore plus les disciplines sportives du continent. Dans certains débats qui ont eu lieu autour de ce thème nous avons relevé une pertinente reflexion qui met en avant le fait qu'aujourd'hui n'importe quel pays peut constituer une grande formation sportive en achetant les athlètes d'autres pays. Juste vision des choses, puisque sur le terrain nous assistons à un marché inégal de transactions et de naturalisation que personne ne peut arrêter. C'est à cette problèmatique que doit faire face le Conseil supérieur du sport en Afrique qui a inscrit dans son ordre du jour pour sa 20e session qui aura lieu dès samedi prochain à l'hôtel El Aurassi le projet de budget pour l'exercice 2005-2006, le rapport des 8e Jeux africains d'Abuja, le rapport de l'Algérie sur les préparatifs des Jeux 2007 et l'examen du projet de protocole d'accord sur l'organisation de ces joutes en Algérie. Soit des thèmes qui éloignent encore plus le CSSA de la réalité du terrain.