img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P161011-07.jpg" alt=""J'essaye de rompre avec les préjugés sur nous"" / Alors qu'il finit de porter la dernière pierre à l'édifice cinématographique du long-métrage Ibn Badis, Bassel El Khatib était à Annaba pour présenter son énième film sur la tragédie syrienne... La Syrie est entrée en lice pour le Annab d'or, dimanche dernier avec le nouveau long métrage Syriens du célèbre réalisateur Bassil Al Khatib. Un drame humain qui frappe la Syrie depuis 2011 et continue jusqu'à aujourd'hui. Avec une image toujours soignée où le gris colore l'atmosphère et les plans se veulent parfois lents comme dans un clip rehaussé des cris d'apitoiement du violon, ce film raconte l'histoire éclatée d'une famille qui subit les affres de cette guerre, la disparition de ses membres, assassinés par Daesh. C'est le cas de Youssef qui voit sa maison bombardée et sa femme et son enfant tués. Il décide de se venger en tuant quelques individus de cette armée islamique. Rima photographe de guerre pour sa part est la cible d'un sniper activant pour Daesh. Elle fait la connaissance sur le chemin de Youcef qui la sauve in extremis des mains de ce terroriste. Zaïna la cousine de Youcef est malade. Elle est ballottée entre la maison du père de Youcef et le jardin. Le grand frère de Youcef, Ayoub, est présumé en vie. Youcef laisse la vie sauve à Azzem, ami d'enfance qui devient indicateur pour Daesh. Mais ce dernier kidnappe le père de Youcef qui meurt à la fin. Tout comme Zaïna de chagrin et de maladie, non sans avoir fait promettre à son ancien amoureux Youcef de rebâtir la maison familiale car la vie doit continuer. Film courageux et optimiste malgré la noirceur qui s'en dégage, cette notion de traîtrise mise en scène avec justesse n'est pas sans rappeler le combat antiterrorisme que les Algériens ont connu durant la décennie noire, qui a vu se transformer en monstre notre voisin et faire éclater la confiance entre les gens. Le seul salut pour survivre est l'amour pour lequel plaide le réalisateur Bassil Al Khatib qui, lors du point de presse qu'il anima juste après, fera remarquer «que l'amour est le sel de la vie. On ne peut pas imaginer la vie sans amour et sans tendresse. Il s'agit d'un sentiment existentiel qui fait le lien entre les différentes composantes du film». Et de confier avec dépit: «La Syrie a été à travers les siècles, le carrefour des civilisations et le berceau de différentes religions et cultures. Malheureusement, le citoyen syrien est aujourd'hui mal réputé dans le monde. Il est synonyme de terroriste ou de réfugié. Mon film essaye de rompre avec ces images et préjugés sur nous et les idées reçues sur les Syriens.» A propos du film Abdelhamid Ibn Badis que le réalisateur porte à l'écran, Bassel El Khatib fera savoir que «Abdelhamid Ibn Badis est une figure de proue du Mouvement nationaliste algérien qui a marqué plusieurs générations. C'est aussi un grand homme de sagesse et de savoir. Il est natif de Constantine, cette ville accueillante que j'ai visitée en 1986 où j'avais présenté un court métrage, alors que j'étais encore étudiant en cinéma en Russie.» Notons que le tournage du film Ibn Badis touche à sa fin. Il lui reste la post-production, il sera prêt pour être projeté au début 2017.Pour rappel, Basil Al-Khatib est un réalisateur syrien de films et séries télévisés. Il est né le 6 mai 1962 à Hilversum, aux Pays-Bas et, depuis 1963, vit avec sa famille en Syrie, à Damas. Son père est le poète palestinien Yousif Al-Khatib. Il a à son actif de nombreux films qui tournent actuellement sur les souffrances du peuple syrien et la guerre qui s'est abattue sur son pays.