Les prix du pétrole ont repris leur ascension (plus de 52 dollars à Londres) après que l'Opep et la Russie ont donné un coup d'accélérateur à leur démarche pour rééquilibrer le marché. La dynamique insufflée par Nourredine Bouterfa au sommet d'Alger a été inoculée à la réunion des pays producteurs Opep et hors-Opep qui s'est tenue le 12 octobre à Istanbul en marge du 23ème Congrès mondial de l'énergie. Optimiste pour le sommet informel de l'Opep qui s'est tenu le 28 septembre dans la capitale algérienne, satisfait deux semaines plus tard en Turquie, le ministre de l'Energie cultive un enthousiasme certain quant à l'avenir. M. Bouterfa «a manifesté sa satisfaction quant aux échanges positifs qui ont prévalu lors de cette réunion et qui ont permis de renforcer les mécanismes de concertation et de coopération entre les pays membres et non membres de l'Opep», a indiqué un communiqué de son département, rendu public le 13 octobre. Place désormais au sommet de l'Opep qui doit se tenir les 28 et 29 octobre à Vienne. «Les pays non membres de l'Opep ont été invités à se joindre à la réunion du Comité technique de haut niveau mis en place par l'Opep, suite à l'accord d'Alger le 28 septembre 2016», révèle la même source qui souligne: «Ce Comité technique de haut niveau se réunira les 28 et 29 octobre à Vienne (Autriche). Les pays non membres de l'Opep se joindront à ce comité le 29 octobre pour coordonner leurs actions et discuter des meilleurs moyens pour équilibrer et stabiliser les marchés.» Ce Comité technique de haut niveau avait vu le jour le 28 septembre à Alger, pour réduire la production des pays producteurs (Opep et hors- Opep) de 750.000 barils par jour. Une décision qui a été entourée par des spéculations quant à sa concrétisation. Cela a eu pour conséquence de freiner la lancée des cours de l'or noir suite notamment aux appréhensions concernant une probable réduction de la production russe. «Le dirigeant de la plus importante compagnie pétrolière russe, Rosneft, a indiqué qu'il n'avait pas l'intention de participer à une réduction de la production», a indiqué John Kilduff de Again Capital. Ce qui ouvre la porte à une hypothétique position ambiguë de la Russie. «Nous pensons que les chances d'une réduction volontaire de la production russe sont proches de zéro puisque de nombreuses compagnies pétrolières sont privées», ont conclu, de leur côté, les analystes du second groupe bancaire allemand Commerzbank. Un doute balayé, à Istanbul, par le président de Russie. «Je ne vois aucun problème par rapport à cet accord portant gel de la production au niveau actuel», a déclaré, le 12 octobre, Vladimir Poutine qui a estimé qu'il était «dans l'intérêt de l'économie et du secteur de l'énergie, non seulement pour la Russie, mais pour le marché mondial dans son ensemble». «Dans le grand schéma des choses, nous pourrions même envisager une certaine réduction, mais globalement cela n'est pas nécessaire. Si les pays de l'Opep tombent d'accord sur un niveau de gel de leur production de pétrole, alors nous allons nous joindre à cette décision» a affirmé le maître du Kremlin qui est monté au créneau à deux reprises (lundi et mercredi derniers, Ndlr) pour clarifier la position de son pays. Du coup, le baril s'est remis à trôner sur les rives du Bosphore avant de se tourner vers le pays de l'Oncle Sam pour passer au crible les chiffres des stocks américains. Rassurant. Les réserves américaines de brut ont certes augmenté de 4,9 millions de barils lors de la semaine achevée le 7 octobre, mais les stocks d'essence et de produits distillés (gazole, fioul de chauffage, etc.) ont fortement baissé nous dit-on. «La principale raison à cela est le déclin prononcé de la transformation de brut», expliquent les experts de Commerzbank. A quoi peut-on s'attendre? «En toile de fond, la possibilité d'une réduction de la production, combinée à la baisse des stocks de produits raffinés, constatée dans les chiffres des stocks hier (13 octobre, Ndlr), apporte du soutien au marché», a prédit Matt Smith de ClipperData. Hier, vers 11h00 à Alger, le baril valait 52,37 dollars à Londres. Soit une hausse de 34 cents par rapport à jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) se négociait à 50,96 dollars pour gagner 52 cents. Et terminer la semaine sur les chapeaux de roue.