Le dialogue a finalement primé Elle devra favoriser l'ensemble des 8000 travailleurs de la société. Une convention collective avec grille des salaires pour les travailleurs du tramway d'Alger, sera signée le 31 octobre courant. C'est du moins ce que vient d'assurer aux travailleurs du réseau le directeur général de la Société d'exploitation des tramways (Setram) d'Alger en grève illimitée depuis mardi dernier. Cette convention collective, qui répond à une série de revendications, dont la grille des salaires, sera présentée le 31 octobre prochain. Ladite convention «prévoit une grille des salaires au profit des travailleurs de la Setram», a-t-on précisé auprès de la société qui souligne que cette grille des salaires «fait actuellement l'objet de négociations entre l'administration et les représentants des travailleurs». Les travailleurs grévistes, opérant sur la ligne reliant les stations de Dergana-centre et des Annassers, réclament notamment la révision de la grille des salaires. Celle-ci, qui fait actuellement l'objet de négociations, permettra de revaloriser les salaires de l'ensemble des travailleurs de la société (8000 dans la wilaya d'Alger) à hauteur de 10% et de 16% pour les conducteurs sous réserve de l'augmentation de leurs heures de travail pour les porter à 5 heures 45 minutes contre moins de 5 heures actuellement», a-t-on précisé. Les travailleurs de la Setram ont été appelés à rejoindre leurs postes sans conditions car, a-t-on fait savoir, la justice avait été saisie pour constater l'illégalité de la grève, précisant que des mises en demeure avaient été envoyées aux grévistes les sommant de rejoindre leurs postes, faute de quoi des mesures disciplinaires pouvant aller jusqu'au licenciement seraient prises à leur encontre. Un responsable de la société a affirmé que la «Setram est à l'écoute de leurs préoccupations et revendications», estimant cependant que cette grève est «illégale» étant observée sans préavis. De son côté, le représentant des grévistes, Abdennour Madani, a rappelé les principales revendications des travailleurs, dont la révision de la grille des salaires et la garantie de leur sécurité physique à bord des rames du tramway. Il a indiqué que depuis la création de l'entreprise en 2012, les mêmes revendications ont été soulevées et sont «restées sans suite jusqu'à ce jour». «Actuellement, les travailleurs de la Setram n'ont pas de section syndicale qui protège leurs droits» regrette-t-il et plusieurs travailleurs ont été victimes de licenciements «arbitraires». Leur réintégration dans leurs postes figure parmi les revendications des grévistes. Madani a appelé à la «révision des statuts de l'entreprise» qui, selon lui, ne «servent pas les intérêts des travailleurs, et à l'amélioration des conditions de travail». Le trafic sur la ligne du tramway d'Alger avait repris progressivement jeudi après l'arrivée de conducteurs de rames de tramway d'Oran et de Constantine pour remplacer les grévistes et assurer le service minimum d'usage en pareil cas. L'un des motifs de cette grève surprise sans préavis jugée «illégale» jeudi à Tipasa par le ministre des Travaux publics et des Transport, Boudjema Talaï, est le «renvoi abusif et brutal du directeur d'exploitation». Le commis de l'Etat a toutefois qualifié d' «illogiques» certaines revendications des travailleurs grévistes, comme la «réduction des heures de travail à quatre heures» seulement. Le ministre a signalé que la Setram «a pris les mesures nécessaires pour assurer le service minimum aux citoyens». Dès mer-credi matin, la Setram d'Alger a tenu une réunion à huis clos avec les représentants des travailleurs, en vue de mettre un terme à leur grève. Les bus de l'Etusa qui ont assuré la desserte entre la station de Dergana-centre et celle des Annassers ne désemplissaient pas. L'Etusa a en effet consacré 20 bus d'une capacité de 100 personnes chacun en renfort, pour desservir la ligne Dergana-Annassers au même rythme assuré par le tramway, a indiqué l'Etusa. La mobilisation de ces bus, en plus des bus de transport d'étudiants, se poursuivra jusqu'à l'interruption effective de la grève et la reprise du service, a-t-on souligné. Le rythme normal des autres dessertes assurées par l'Etusa ne sera pas pour autant perturbé assure-t-on. La DG de Setram rappelle, dans un communiqué, que pour le seul premier semestre 2016, 32% des salariés ont bénéficié d'une formation, privilégiant ainsi, depuis les trois dernières années, la promotion interne au recrutement externe. Elle a affirmé, à ce propos, que les travailleurs «bénéficient d'une large batterie d'avantages sociaux tels que les prêts pour achat de logements Aadl (63%) ou encore la prime des fêtes religieuses qui touche l'ensemble du personnel (100%)». Setram a indiqué jeudi qu'un service minimum (8h à 18h) sera mis en place le week-end (vendredi et samedi).