La «pause humanitaire» aujourd'hui à Alep, deuxième ville syrienne ravagée par des bombardements, a été étendue à 11 heures «à la demande des organisations internationales», au lieu des huit heures prévues initialement, a annoncé hier l'armée russe. Ce cessez-le-feu complet, qui doit commencer aujourd'hui à 08h00 heure locale (05h00 GMT) «sera prolongé de trois heures et durera jusqu'à 19h00 heure locale» (16h00 GMT), a déclaré le général Sergueï Roudskoï, de l'état-major russe, en précisant que les avions russes et syriens «n'approchaient pas à moins de 10 km d'Alep», en vue de l'instauration de cette trêve. Huit couloirs humanitaires, dont six pour l'évacuation des civils, des malades et des blessés, et deux pour le retrait des rebelles armés, mais qui peuvent également être utilisés pour les civils, seront ouverts ce matin et surveillés par des drones, selon la même source. Neuf autocars et sept ambulances seront dépêchés vers les couloirs humanitaires dans le nord d'Alep et huit autocars et huit ambulances seront déployés dans le sud, a précisé M. Roudskoï. Des employés de la mission de l'ONU et des volontaires du Croissant rouge syrien vont aider à l'évacuation des civils et les accompagner durant tout le trajet après le départ d'Alep, a-t-il indiqué. Le déroulement de l'évacuation sera diffusé en temps réel sur le site du ministère russe de la Défense grâce à des caméras de vidéosurveillance installées près des couloirs humanitaires, selon le général russe. «Les parties russe et syrienne ont rempli toutes leurs obligations liées à la mise en place d'une opération humanitaire à Alep-est», a-t-il souligné. «Nous espérons que les Etats-Unis et les autres parties intéressées pourront influencer les chefs des groupes armés afin d'assurer l'évacuation des malades et des blessés, ainsi que celle des civils et le retrait des rebelles armés», a ajouté M. Roudskoï. Peu auparavant l'annonce de la prolongation de la trêve par Moscou, l'ONU l'avait jugé hier insuffisante, étant alors fixée à 8 heures, pour aujourd'hui, dans les combats à Alep pour acheminer de l'aide aux civils assiégés, réclamant des garanties de sécurité de toutes les parties au conflit syrien. «Avant que l'on puisse faire quelque chose de vraiment sensé (...) nous avons besoin des assurances de toutes les parties», a déclaré Jens Laerke, porte-parole d'OCHA (bureau des Nations unies pour l'aide humanitaire), lors d'un point de presse à Genève. Le cessez-le-feu, qui doit entrer en vigueur aujourd'hui «a été annoncé unilatéralement par les Russes (...) Le gouvernement syrien n'a pas fait d'annonce», a-t-il relevé. M. Laerke a répété que les équipes chargées d'acheminer de l'aide dans Alep avaient besoin «d'au minimum 48 heures». Outre la livraison de nourriture et de produits de première nécessité aux quelque 250.000 civils bloqués dans Alep-est, tenue par les rebelles, l'ONU veut également évacuer des centaines de malades et de blessés. Les convois de l'ONU et de la Croix-Rouge sont bloqués depuis des semaines près de la frontière turque, en attendant d'obtenir un feu vert et des garanties sur la sécurité. Les frappes de l'aviation russe et syrienne ont cessé depuis mardi matin, sur décision de Moscou, afin de permettre aux civils de se préparer à quitter Alep-est via six couloirs humanitaires