Echec? Réussite? Le gouvernement, qui centralise toute l'action, détient sans nul doute Lancé le 17 avril 2016, l'emprunt obligataire semble avoir offert une bouée de sauvetage au gouvernement. La date fixée pour la clôture de l'emprunt obligataire national pour la croissance, à savoir le 17 octobre, est passée inaperçue. Pourtant, quand l'opération a été lancée, ce sont les grandes pompes qui ont été mises en branle. La sonate sonne faux et c'est probablement pour occulter l'échec de l'opération que sa clôture officielle a été loupée. Mais pas si sûr. Dans une déclaration à la Chaîne III, le délégué de l'Abef et néanmoins P-DG de la Badr, Boualem Djebbar, a indiqué que «l'emprunt obligataire a réussi mais sans donner d'autres précisions que les chiffres enregistrés par la banque dont il assure la direction. «Les objectifs tracés sont atteints. Je préfère laisser l'annonce au ministre des Finances, pour la Badr je peux vous dire que le montant des souscriptions a dépassé les 80 milliards de DA et il y a sans doute autant de souscriptions au niveau des autres banques», a-t-il ajouté. Mais au-delà de ce jeu de chiffres auquel s'adonne le patron de l'Abef, se cache une autre réalité. «Lorsque nous avions sollicité l'aide de nos concitoyens à travers l'emprunt obligataire, nous nous sommes fixés un seuil de 400 milliards de dinars, mais à l'heure où je vous parle, nous avons atteint le montant de 461,72 milliards DA», a affirmé le Premier ministre, en avril dernier, à Oum el Bouaghi. Le Premier ministre a également déclaré que le Forum des chefs d'entreprise (FCE) s'était engagé à «souscrire, dans les prochaines semaines, avec un montant de 150 milliards DA, ce qui va permettre d'atteindre un montant global de 612 milliards DA». Toutefois, plusieurs mois sont passés depuis et les souscriptions promises par le FCE ne sont toujours pas confirmées. Bien entendu, le gouvernement, qui centralise toute l'action, détient sans nul doute les informations inhérente à l'opération. Echec? Réussite? Une source proche du FCE nous a expliqué que l'organisation patronale est incapable d'infirmer ou de confirmer une quelconque information relative à l'emprunt obligataire national pour la croissance.»Le FCE s'est engagé en faveur de l'emprunt et a joué un rôle dans la mobilisation des patrons. Dans ce sillage, beaucoup de chefs d'entreprises ont affiché leur adhésion, les uns publiquement et les autres non. Mais il ne peut absolument pas obliger les patrons à souscrire. Le rôle du FCE s'est limité à la mobilisation et seul le gouvernement est en mesure de donner les chiffres inhérents aux souscriptions du patronat», a expliqué notre source. Qu'en est-il du chiffre donné par le patron du FCE, Ali Haddad, à savoir 150 milliards de dinars de souscriptions? Sur ce point, notre source a indiqué que, en donnant le chiffre de 150 milliards de dinars, le président du FCE a parlé du potentiel de souscription des patrons et non pas d'un montant précis à honorer». «Il y a plusieurs chefs d'entreprise qui ont souscrit à l'emprunt. La tendance est globalement positive. Il y en a même qui ont donné plus que ce qu'ils ont promis. Les 150 milliards de dinars dont a parlé Ali Haddad représentent la moyenne de ce que les patrons peuvent donner. Elle peut ne pas être atteinte comme elle peut être dépassée», nous a-t-on affirmé avec comme, précision que «seul le gouvernement est en mesure de donner les chiffres exacts puisque la souscription est un acte qui se fait exclusivement entre la personne et sa banque». L'emprunt obligataire est-il une réussite? Les premiers chiffres donnés par Sellal permettent d'être optimiste et la mobilisation des patrons, qui selon notre source qui en est bien proche, a apporté de l'eau au moulin du gouvernement. De ce fait, il est attendu que le gouvernement fasse une belle annonce dans les jours ou les semaines qui viennent. Parce que, de toute façon, l'emprunt obligataire, qui a été conçu comme «une aide des concitoyens à l'Etat» par le gouvernement, n'en est pas moins une opération fort lucrative qui peut profiter considérablement aux souscripteurs, surtout ceux qui déposent les grosses sommes. Ce qui, en plus de la nécessaire solidarité avec l'Etat, offre aux Algériennes et aux Algériens la possibilité de «gagner de l'argent». En effet, les obligations d'une durée de 3 ans sont rémunérées d'un taux d'intérêt de 5% tandis que celles d'une durée de 5 ans sont rémunérées d'un taux d'intérêt de 5,75%.