Le Forum des chefs d'entreprise peine à faire respecter les engagements de ses adhérents, des entreprises privées, qui avaient, lors du show d'El-Aurassi, le 20 juin dernier, promis de souscrire à l'opération liée à l'emprunt obligatoire, lors de cette soirée organisée en grande pompe. Ainsi, dans un deuxième message à caractère "urgent et important", adressé, le 18 août 2016, aux entreprises privées, le président du FCE, Ali Haddad, exhorte les récalcitrants à respecter leurs engagements en soulignant que "la mobilisation du 28 juin 2006 n'aurait aucun sens si le FCE ne respectait pas ses engagements". "Pour ceux d'entre vous qui n'ont pas encore concrétisé leurs engagements, je vous exhorte tous à vous rapprocher des banques et des caisses de placement et à poursuivre la procédure de souscription à cet emprunt obligataire national qui, je le rappelle, représente le meilleur produit financier sur le marché. C'est une opportunité et un placement sûr et rentable pour votre épargne." Et le patron du FCE d'ajouter : "Votre contribution, même symbolique, est primordiale, car il y va de la crédibilité du FCE." Ali Haddad avertit encore que "la mobilisation du 28 juin n'aurait aucun sens si nous ne tenions pas nos engagements". Par ailleurs, et selon nos informations, les emprunts mobilisés jusqu'ici par de nombreuses entreprises qui se sont engagées à faire des placements pour cette opération, sont en deçà des attentes, voire "insignifiants", selon un chef d'entreprise. Ces placements ne représenteraient, selon certaines estimations, que 3%. D'où la déception du président du FCE pour qui ce ratage peut constituer un revers personnel et qui, de ce fait, voit dans cette opération un défi à relever pour démontrer la bonne volonté du Forum à contribuer à la relance de la machine économique du pays. "À ce rythme, l'emprunt national pour la croissance risque de ne pas atteindre les objectifs escomptés, et personne ne veut donner de chiffre tellement il est très faible", ajoute notre interlocuteur. Et il ajoutera que "la levée de 150 milliards de dinars de souscriptions patronales promises au gouvernement est déjà un échec et le FCE risque d'être ridiculisé en dépit de ses bonnes intentions", précise-t-il. En appelant les chefs d'entreprise à contribuer "symboliquement", le président du FCE revoit les engagements à la baisse, et ne cherche plus après le montant pour lequel le Forum s'est engagé, mais juste à gonfler le nombre d'entreprises participantes pour ne pas perdre sa crédibilité, affirme un chef d'entreprise. Pour rappel, et selon nos informations, sur les 800 entreprises du Forum qui avaient promis de participer et de souscrire à l'emprunt, seules 380 y ont pris part et seulement 280 ont souscrit à cet engagement de placement. M. T.