Commentant le départ de Saâdani de la tête du FLN et analysant l'impact de celui-ci Abada espère une restitution du FLN à ses «vrais» enfants. L'Expression: Que pensez-vous de la démission de Amar Saâdani et de son remplacement par Djamel Ould Abbès? Je ne considère pas le départ de Saâdani comme étant une démission, mais comme un limogeage pour son comportement qui a donné une piètre image du FLN. Cette nouvelle est la bienvenue. Elle constitue un élément de déblocage. Ses pratiques qui n'ont rien à voir avec le militantisme et la pédagogie politique du parti font désormais partie du passé et tant mieux! Pour ce qui est de Djamel Ould Abbès, il n'a jamais été secrétaire général du parti et on ne le connaît pas assez pour le juger. Il faut attendre de le voir à l'oeuvre. On souhaite qu'il n'aille pas sur les traces de Amar Saâdani et de Abdelaziz Belkhadem. Le problème de la légalité ne se pose donc plus? On ne reconnaît pas le comité central et on ne reconnaît pas le désormais secrétaire général qui a usurpé sa fonction. Mais là, nous sommes devant le fait accompli et nous, nous souscrivons. Quel est l'avenir du FLN à l'aune de ces nouvelles évolutions au sein de l'ex-parti unique? Le FLN est promis à un avenir radieux. Mais cet avenir n'est possible que si l'on parvenait à serrer nos rangs, à rétablir l'ordre démocratique au sein du parti et à privilégier la compétence, l'intégrité et la légitimité. Mais si on continue dans le même sens, c'est-à-dire à piétiner les valeurs du parti, nous allons perdre notre cote de popularité et les élections de 2017. On ne peut pas gagner une élection en présentant des candidats étrangers au parti, méconnus et qui plus est sont incapables de porter le discours et les valeurs du FLN. Il faut sauvegarder l'image du FLN, de son président et de ses vrais cadres. Le retour des redresseurs et des opposants à l'ex-secrétaire général du FLN est-il envisageable compte tenu du discours d'apaisement que tient Djamel Ould Abbès? Djamel Oukld Abbès a tendu la main aux redresseurs et aux épposants. Nous saluons cette initiative. Ce qui nous intéresse, c'est la préservation du parti et tous ceux qui oeuvrent dans ce sens, les soutiendront. Nous n'avons nullement l'intention de prolonger la situation de précarité dans laquelle se trouve le parti. Bien au contraire. Nous considérons qu'il est urgent de mettre fin à la «chkara», à la corruption et la cooptation qui gangrènent le parti. La réhabilitation des valeurs démocratiques en matière de fonctionnement est une nécessité. Sortir de la logique des clientèles et de l'exclusion est notre priorité. Il n'y a pas de place pour l'analphabétisme politique au FLN. Quel impact aura cette évolution au sein du FLN sur la scène politique nationale? Le départ de Saâdani a un impact certain sur la situation politique du pays car, il a été à la tête du parti majoritaire dans toutes les assemblées élues. Avec son style basé sur les insultes et les invectives, il a réussi à donner du FLN une piètre image. Cette évolution sera d'abord une occasion de mettre fin à cette façon brutale de faire de la politique et ouvrira, ensuite, une porte devant une possibilité de restituer au FLN sa vraie image, celle d'un parti démocratique, sérieux et porteur d'idées et d'alternatives. Le désormais ex-secrétaire général a, durant tout son passage à la tête du parti, tenu un langage d'inimitié et hostile à plusieurs parties. Or, le FLN n'a pas d'ennemis politiques. Il a des adversaires et il les respecte. Djamel Ould Abbès a évoqué le cinquième mandat. Etes-vous d'accord? Il est encore tôt de parler de ce sujet.