Le ministre des Finances Concernant le gel des projets, le ministre des Finances a confirmé qu'il n'y aura pas de lancement de nouveaux projets. Il n'y a pas lieu de s'affoler. Le gouvernement tente de jouer à l'apaisement en réduisant les conséquences du projet de loi de finances 2017. «Les augmentations ne concerneront pas les produits subventionnés, à savoir le sucre, l'huile et la farine», a déclaré le grand argentier du pays, Hadji Baba Ammi. S'exprimant hier, en marge de la réunion de la commission parlementaire des finances consacrée à l'examen du projet en question, le ministre s'est voulu rassurant. «Il n'y a rien à craindre, les prix des produits seront maintenus», a-t-il réitéré en guise d'assurances. Le ministre a fait savoir qu'une liste des personnes nécessiteuses sera arrêtée en 2017 pour permettre uniquement à cette catégorie de bénéficier de l'aide de l'Etat. Interrogé sur l'augmentation de 2% de la TVA, il a soutenu qu'elle ne va pas affecter le citoyen. Concernant le gel des projets, le ministre des Finances a confirmé qu'il n'y aura pas de nouveaux projets qui seront lancés. «La priorité a été donnée aux projets qui sont en cours de réalisations», a-t-il affirmé. L'hôte des députés a démenti la mise à l'arrêt des projets démarrés. «Nous avons pris la décision de financer les projets en cours», a-t-il fait savoir à la presse. Le ministre a présenté hier l'exposé du projet de loi devant les députés. Sachant qu'il a suscité une vive polémique au sein de la classe politique, le gouvernement tente d'apaiser les esprits. Or, devant une majorité FLN-RND, le gouvernement n'a rien à perdre. Malgré les inquiétudes de l'opposition qui le rejette, ce texte passera comme une lettre à la poste. Le président de la commission parlementaire des finances et des budgets a d'ailleurs annoncé la couleur avant que les travaux ne soient entamés. Mahdjoud Beda a défendu hier le projet bec et ongles en rejetant les lectures alarmistes faites par les uns et les autres. Intervenant au début des travaux de la commission, son président a livré d'avance ce que sera l'avis de la commission qui aura à élaborer dessus tout un rapport. S'alignant sur la position du gouvernement, M.Beda a donné une autre vision du projet diamétralement opposée à celle des experts et de certains responsables politiques. «Il n'y a rien de quoi s'affoler, c'est un projet de loi très normal», a-t-il soutenu en précisant qu'il n'y a pas d'augmentations qui vont affecter le pouvoir d'achat des citoyens. «Certes, il y a certaines augmentations qui sont indispensables car, dans d'autres pays, le prix du carburant est plus élevé par rapport à l'Algérie», a-t-il reconnu tout en soutenant le choix du gouvernement à introduire plus de taxes. Voulant apaiser d'avance la tension, le président de la commission a rappelé que «la loi de finances 2016 qui a introduit des augmentations conséquentes et qui a soulevé une vive polémique n'a pas vraiment impacté le portefeuille des citoyens». Se référant à la conjoncture économique actuelle, ce député FLN estime qu'il n'y a pas d'autres choix pour réduire les conséquences de la crise et renforcer les caisses de l'Etat. Ce dernier a fait savoir que la subvention des produits énergétiques ne doit pas être maintenue car elle ne sert pas l'intérêt du Trésor public. «L'Etat subventionne à 80% les produits énergétiques», a-t-il précisé. M. Beda a assuré que la politique de subventions des couches sociales est maintenue. «Nous allons voir comment cibler les couches sociales avec les subventions», a-t-il dit avant d'ajouter: «Il faut un système d'information qui sera en mesure d'identifier les vrais nécessiteux. Avec la création du ministère de la Planification et des Statistiques». Les députés de l'opposition ne sont pas convaincus par les arguments du ministre. Il y a une contradiction dans le discours du gouvernement qui plaide pour la diversification de l'économie et de l'autre côté, il a réduit les budgets de tous les secteurs, y compris l'agriculture, l'industrie et le tourisme», a soutenu la députée du PT, Rahima Benbessa. Les élus de l'opposition promettent de faire un forcing au sein de la commission.