La projection d'un reportage de quelques minutes, réalisé sur instruction du chef de daïra de Bir El-Djir, passant en revue la situation des différents villages relevant de cette daïra, en présence du wali, son exécutif, le mouvement associatif ainsi que les nombreux citoyens venus au Cfpa de Bir El-Djir écouter le wali après la visite de travail qu'il a effectué dans les trois communes du chef-lieu de daïra, en dit long sur les pénibles conditions de vie des citoyens. En effet, et pour la première fois, sans rien cacher, les prises de vue dans ce reportage ont ciblé les points noirs qui gâchent la vie des populations dans les communes de Hassi Ben Okba, Hassi Bounif et Bir El-Djir. Les images qui ont défilé démontrent clairement que les villages qui entourent la ville d'Oran ont été ignorés pendant de longues années, et leurs populations marginalisées. A défaut de réseaux d'assainissement, les eaux se déversent à ciel ouvert et inondent les ruelles boueuses. Pas de réseaux AEP, les habitants sont alimentés par des citernes qu'ils payent à prix fort, ils s'approvisionnent aussi à partir des fontaines publiques comme c'est le cas par exemple du haï Mohamed Boudiaf. Des routes défoncées empêchent les taxis collectifs de pénétrer dans ces villages où il n'y ni gaz de ville ni aucune commodité permettant aux habitants de mener une vie décente. Des localités sont complètement isolées alors qu'elles ne se trouvent qu'à quelques encablures de la ville d'Oran, où est concentrée la majorité de la population. Des villages boudés par le progrès et des habitants livrés à leur sort, vivant dans des conditions à la limite du supportable. Les centaines de milliards dépensés dans les festivités du 11e centenaire de la ville d'Oran en 2003, auraient pu servir à la contribution de l'amélioration de leur cadre de vie. Lors de cette rencontre avec le mouvement associatif et les citoyens de la daïra de Bir El-Djir, le wali a parlé de projets ambitieux dont a bénéficié la wilaya, qui permettront la création de 60.000 postes d'emploi, mais il n'a rien dit sur ces villages, qui ne sortiront pas de sitôt de leur isolement. De l'avis du wali, les citoyens doivent participer financièrement à la viabilisation de leurs cités. A quoi cela sert-il de payer les impôts?