Chacun reconnaîtra-t-il enfin les siens au confluent de ce qui se passe en Syrie? Théâtre, depuis cinq ans et demi, d'une guerre complexe - que l'on qualifie à tort de civile - l'ancien pays du Cham pourrait devenir le tombeau du monde tel qu'on le connaît. Cela chauffe dangereusement autour de la Syrie, Etats-uniens et Russes haussant crescendo le ton, menaces de représailles fusant entre Washington et Moscou. Une puissante propagande des partisans du Nouvel ordre mondial - propagée par des médias dominants aux ordres - attise le feu vers l'irréparable au Moyen-Orient. Les guerres en Syrie, en Irak [voire au Yémen], ont été voulues et programmées, outre du fait des richesses que renferment le Cham et la Mésopotamie, que de leur position stratégique dans cette partie du monde. Dans ce contexte, les Etats-Unis voulaient faire un sort aux Etats nations arabes. C'était l'objectif prioritaire assigné à l'ex-président George W. Bush dès son accession à la Maison-Blanche avec le projet du «Grand Moyen-Orient» (GMO). L'issue du GMO devait être la division des nations arabes existantes en Etats tribaux, confessionnels et ethniques, sur le schéma des monarchies du Golfe dirigées par des dynasties familiales ou tribales. Après l'invasion de l'Irak et l'assassinat de Saddam Hussein, l'Irak a été, de facto, divisé entre chiites, sunnites et Kurdes [trois Etats étaient prévus en Irak: le Shiistan, le Sunnistan et le Kurdistan]. L'image est emblématique, saisissante et insolite: pour déloger Daesh (Etat islamique) de Mossoul trois armées distinctes, avec leur propre commandement et soldats s'y préparent, au sud l'armée (chiite) irakienne; au nord les peshmergas kurdes et à l'est les milices sunnites à la frontière avec la Syrie, qui comptent les points. En Syrie, les Kurdes syriens disposent également de leur armée: les YPG (Unités de protection du peuple) alors que le territoire syrien est morcelé à l'extrême. Toutefois, le retour de la Russie au premier plan a mis en échec et remis en question la reconfiguration du Moyen-Orient telle que voulue par Washington. En fait, la réussite de ce projet aurait fait [ferait] d'Israël l'unique puissance d'une vaste région de plus de 300 millions d'habitants (l'Iran incluse). Aussi, plus qu'en Irak, c'est ce qui se passe en Syrie qui prend chaque jour un peu plus les dimensions d'un point de non-retour, au sens où les deux superpuissances [les Etats-Unis et la Russie] qui, jusqu'ici, se sont affrontées par pays, rebelles et terroristes interposés, risquent de se retrouver en prise directe avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur la paix et la sécurité du monde. De fait, les prémices d'une future guerre mondiale se trouvent désormais réunies dans le volcan qu'est devenue la Syrie, dont l'irruption peut se produire à tout moment. La déclaration présidentielle (ordre exécutif et activation des armes spatiales) du président états-unien, Barack Obama du 13 octobre, le discours musclé du président russe, Vladimir Poutine, le 21 octobre- montrant que quelque chose se passe- ne laissent d'inquiéter quant aux intentions des deux puissances qui avancent désormais à visage découvert. Une guerre entre Etats-Unis et Russie - les deux pays sont déjà fortement engagés aux côtés des protagonistes de la guerre en Syrie - donnerait lieu à une conflagration mondiale avec, il ne fait pas de doute, l'usage de l'arme nucléaire. La France de Hollande se dit prête à y prendre part. Une certitude toutefois, la Syrie serait la tombe de l'ordre ancien comme du Nouvel ordre mondial que les Etats-Unis veulent imposer. Washington qui a échoué - dans le sillage du pseudo-printemps arabe - à instaurer des «Républiques islamiques» au Moyen-Orient [sur le modèle saoudien] jouent leur va-tout au prix d'une guerre mondiale dévastatrice eu égard aux armes qui seront mises à contribution. Ce qui serait désastreux pour la Terre. Or, un tel embrasement serait le fait d'un homme auquel a été accordé, à tort, le Nobel de la paix: Barack Hussein Obama. Il y a comme ça des retournements qui font mentir les intentions les plus congrues, alors que l'avenir de notre planète est en jeu.