L'appel à la grève générale en Kabylie et aux sit-in devant les brigades de gendarmerie nationale pour dénoncer la rencontre entre le Chef du gouvernement et les délégués des ârchs, ne sera pas suivi par les Kabyles. Outre les soupçons et les doutes qui ont envahi les habitants du Djurdjura à la suite des tiraillements qui ont secoué la Cadc de Tizi Ouzou, un contre-appel a été décidé à la suite de la réunion qui a regroupé les délégués des quatre daïras (Ouadhia, Boghni, Draâ el-Mizan et Tizi Ghennif) et les élus locaux. Par ailleurs, à l'écoute de cette réunion, les délégués et villageois de la daïra de Maâtkas suivront. Interrogé à ce propos, un délégué de la ville de Draâ el-Mizan dira en substance: «Les sit-in devant les brigades de la gendarmerie ne sont d'aucune utilité. Notre but n'est pas d'inciter les populations à la violence. Même si nous n'approuvons pas cette rencontre, nous n'avons pas de raison de déclencher les émeutes». Annoncé précédemment dans nos éditions, l'appel à la grève a peu de chance d'être suivi d'autant plus que les populations de la région saisissent en effet, mal le refus des ârchs de dialoguer. Dans l'expectative depuis quelque temps, les habitants du Djurdjura gardent toutefois confiance et fondent de réels espoirs sur la rencontre d'aujourd'hui. «Cette rencontre, même si elle est menée par des délégués non mandatés, met en tout cas un terme aux convoitises politiciennes des uns et des autres. Ce n'est pas une reddition, mais c'est un acte réfléchi à même d'amorcer un véritable débat démocratique en Algérie», commente un citoyen à Boghni.