Une occasion pour l'auteur d'évoquer le contenu de son livre, mais aussi pour des retrouvailles parfois émouvantes. Désormais, il n'y a pas une édition du Sila sans que Karim Younès n'y soit présent. Et pas seulement. Il revient chaque année, et ce, depuis quatre ans maintenant, avec, dans son escarcelle, un nouveau livre. Cette fois-ci, Karim Younès a rebondi avec un ouvrage intitulé «Au temps des janissaires». Jeudi dernier, premier jour du Salon du livre, Karim Younès a dédicacé son nouvel ouvrage à des dizaines de lecteurs. Une occasion pour l'auteur d'évoquer le contenu de son livre, mais aussi pour des retrouvailles parfois émouvantes comme ce fut le cas avec un nonagénaire, originaire de Béjaïa comme lui. Malgré le poids de l'âge, il a tenu à venir rencontrer l'auteur et se faire dédicacer un exemplaire de son ouvrage. Et aussi raconter à Karim Younès les hauts faits d'armes du père de l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN) durant la guerre de Libération nationale. Compte tenu du nombre de lecteurs qui se sont rués sur ses livres, Karim Younès a eu du mal à s'extraire aux diverses sollicitations afin de nous parler de son nouveau livre. Après maintes tentatives, il y parvint tout de même. «Depuis que j'ai commencé à écrire, ma démarche n'a pas varié. C'était pour moi une recherche de notre identité, de notre passé, notre histoire pour mieux comprendre et expliquer le présent», souligne Karim Younès. D'où venons-nous? Quelles grandes époques ont jalonné notre parcours? Quelles furent nos qualités? Nos faiblesses? Nos grands moments? Nos périodes de décadence? Ce sont autant de questions qui triturent l'esprit de l'écrivain. «C'est ainsi qu'après avoir développé notre grand mouvement de libération qui se situait en droite ligne de nos traditions tracées par les épopées de Massinissa, de Jugurtha et des suivants, je ne pouvais pas ne pas explorer cette tranche sombre de notre histoire qui a préparé l'occupation et la colonisation», répond notre interlocteur qui précise que «Au temps des janissaires», son nouveau livre, est sorti le 26 octobre 2016. L'objet de ce 4e ouvrage: revisiter une période importante de l'histoire troublée de l'Algérie, celle de la présence turco-ottomane qui a duré près de 315 ans, du début du XVIe jusque vers le milieu du XIXe siècle. «Je me pose quelques questions préliminaires: que sont venus faire les Turcs-Ottomans, cette peuplade d'Asie mineure, en Algérie et pourquoi un tel poids dans l'histoire de l'Algérie et du Maghreb en général, à l'exception du Maroc? Un poids culturel, militaire notamment...», ajoute l'auteur. Notre interlocuteur rappelle que certains analystes se demandent si les Turco-Ottomans qui ont répondu aux demandes des dynasties berbères régnantes au Maghreb, martyrisées par la puissance espagnole revancharde après la chute de la civilisation berbéro-arabo-andalouse, ont décidé de leur porter secours, sans doute par instinct de solidarité musulmane, mais aussi et surtout pour conquérir quelque espace dans cette région de la Méditerranée, l'Algérie étant particulièrement bien placée sur le plan géostratégique. En bout de course, n'ont-ils pas préparé le lit de la colonisation? «Certes, les populations algériennes ont choisi les Turcs plutôt que les Espagnols et l'intervention turque a permis de délivrer le pays des Espagnols», rappelle encore Karim Younès. Et pour savoir encore beaucoup plus sur cette page très importante de notre Histoire, la lecture du nouveau livre de Karim Younès s'impose.