Les législatives 2017 seront déterminantes pour le FLN Outre les têtes de pont des «Saâdanistes» à l'Assemblée, «la guerre des candidatures» concernera beaucoup d'autres députés. Des députés FLN proches de Saâdani devront faire avec une nouvelle donne susceptible de les mettre sur la touche, à l'occasion des prochaines échéances électorales. Il est question là de candidatures à la prochaine députation. Le sujet a été frontalement abordé par l'ex-secrétaire général qui, lors d'une de ses sorties médiatiques, a clairement annoncé la couleur, à savoir que ces listes se confectionnent à la base du parti. Amar Saâdani avait invité les candidats potentiels à se rapprocher de leurs kasmas respectives cellules de base du FLN, pour défendre leurs candidatures. L'ancien patron du vieux parti n'excluait personne, même pas les ministres. Le discours était peut-être limpide, mais l'on sait par expérience que les secrétaires généraux du FLN ont tous «leurs quotas» de cadres, promus à la députation. Il est, en effet, de tradition que les «postes-clés» dans le groupe parlementaire du FLN reviennent à des hommes de confiance du patron du moment. Cela pour dire que les listes de candidatures seront âprement disputées à la base du parti, mais pas seulement. La «guerre des listes» arrivera, à n'en pas douter, jusqu'au sommet du parti et des noms, incontournables, il n'y a pas si longtemps, se trouveront difficilement une place parmi les centaines de candidats, ou voire carrément exclus. On n'est peut-être pas dans une logique de purge, mais il est clair que des cadres vivront des moments difficiles. Et ce sont ceux qui ont ostensiblement affiché leur soutien à Amar Saâdani qui feront les frais du nouveau positionnement du FLN, lors des prochaines législatives. Mohamed Djemaï, chef du groupe parlementaire et Baha Eddine Tliba, vice-président de l'APN, auront de grandes difficultés à convaincre une base militante qui leur reprochait déjà le fait d'avoir rejoint le parti sur le tard. Il faut savoir, en effet, que Mohamed Djemaï est arrivé au parti après avoir gagné sa première députation avec une liste indépendante. Quant à Baha Eddine Tliba, il s'est fait élire avec une liste d'un petit parti avant de rallier le FLN, avec armes et bagages. Djemaï et Tliba sont en première ligne dans «la guerre des listes» et risquent de perdre tout ce qu'ils ont construit ces cinq dernières années. Cette hypothèse, vraisemblable dans le cadre d'un rééquilibrage du FLN, tant organiquement que politiquement, serait un signal fort adressé aux militants qui voyaient mal ce tandem à la tête du groupe parlementaire de leur parti, ainsi qu'aux redresseurs qui pourraient trouver dans le repositionnement du FLN, matière à revenir sur la scène et retrouver une légitimité perdue sous Saâdani. Outre les têtes de pont des «Saâdanistes» à l'Assemblée, «la guerre des candidatures» concernera beaucoup d'autres députés, pour des motifs beaucoup moins politiques ou idéologiques. Si le renouvellement ou le rajeunissement des effectifs de la représentation parlementaire du FLN est retenue par la direction, l'un des critères pourrait être la limitation des mandats. Aussi, les «vieux députés» désireux de rempiler, feront des pieds et des mains pour figurer en bonne place sur les listes de candidatures. Cela passera manifestement par des gestes ostentatoires d'allégeance au maître du moment. Les batailles seront rudes dans toutes les wilayas. Et dans tous les cas de figure, ce sera à la direction centrale de trancher les litiges. Et c'est aux fidèles parmi les fidèles que reviendront les postes-clés. Ould Abbès à la tête du FLN jusqu'en 2020 Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a annoncé, samedi à Alger, sa décision de rester à la tête du secrétariat général du parti jusqu'en 2020. M.Ould Abbès a indiqué, dans une déclaration à la presse en marge de sa participation à l'ouverture du congrès du Mouvement de l'édification nationale, que les membres du comité central l'avaient plébiscité à l'unanimité au poste de secrétaire général du FLN, soulignant que «celui qui aspire à occuper ce poste doit attendre le XIème congrès du FLN prévu en 2020». La proposition formulée par d'anciens dirigeants du FLN d'organiser un congrès extraordinaire ou de créer une instance transitoire «n'est pas fondée», estimant que «l'enjeu qui se pose actuellement est celui des prochaines législatives à travers lesquelles le FLN aspire à préserver sa position de première force politique en Algérie». Par ailleurs, M.Ould Abbès a affirmé qu'«il est évident que le parti désigne son président comme candidat à la présidentielle de 2019, si ce dernier consent».