La maison FLN perd la tête Le président d'honneur du FLN, M. Bouteflika, doit intervenir pour signifier la fin de la récréation. Que cherche l'ex-secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem? Gouverner l'Algérie? Revenir à la tête du FLN? Ou peut-être les deux à la fois? A force de vendre du rêve en politique, on finit souvent par y croire surtout lorsque la boutique où l'on commerce s'appelle le FLN. Dopé jusqu'à l'overdose par ce rêve, M.Belkhadem émerge après deux mois de tractations et de transactions en sous-marin. Il remet au goût du jour un débat qui tient en haleine toute scène politique: la candidature à la présidence de la République. Dans un entretien qu'il a accordé au journal one line TSA (Tout sur l'Algérie), M.Belkhadem n'a pas écarté l'éventualité de se porter candidat à la présidentielle de 2014. Cette sortie médiatique, relayée 24 heures plus tard par les confrères arabophones, exhale les relents d'une campagne médiatique synchronisée, ficelée par les nouveaux Spin Doctor du FLN. Ce sont Mohamed Djemaï et Baha Eddin Tliba qui composent cette aile friquée du parti. Ils ont été recrutés par Abdelaziz Belkhadem et c'est sur eux qu'il s'appuie pour constituer un lobby. Le but apparent étant pour le moment de propulser l'ex président de l'Assemblée populaire nationale, Amar Saâdani à la tête du FLN et le reste du package viendra par la suite, c'est-à-dire appuyer la candidature de M.Belkhadem pour le rendez-vous de 2014. C'est au terme de plusieurs conciliabules dans la belle villa de M.Saâdani sise à Moretti sur la côte ouest d'Alger que ce plan a été ficelé. Pourtant, rien qu'à l'évocation du nom de M.Saâdani comme secrétaire général du FLN, les réactions fusent au sein même du vieux parti. Nombreux, en effet, sont les militants du FLN à refuser catégoriquement la candidature de M.Saâdani au poste de secrétaire général du FLN puisqu'il a été accusé d'un grave détournement qui se chiffrerait à près de 3000 milliards. «Pourquoi Amar Saâdani ne s'est pas exprimé sur ces graves accusations de corruption dont il fait l'objet? Pourquoi n'a-t-il pas déposé plainte pour dénonciation calomnieuse?», s'interrogent les opposants à cette candidature. Des information de plus en plus insistantes rapportent que certains membres du comité central seraient démarchés pour les inviter à désigner Amar Saâdani, comme futur SG du parti. Qui est derrière cette volonté de «bombarder», l'ex-président de l'APN à la tête du vieux parti? De quel soutien se prévalent les promoteurs de cette candidature? Certains n'hésitent pas à soupçonner l'empreinte du cercle présidentiel. Mais l'idée ne tient pas la route pour la simple raison que le nom de Saâdani est associé à un scandale de corruption, et que le Président a affirmé le 19 mars dernier, que l'Etat «n'hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés». Le plus grave dans cette démarche absurde au FLN, c'est qu'elle intervient au moment où l'opinion nationale et internationale est focalisée sur scandales, corruptions qui gangrènent le pays avec l'affaire Chakib Khelil. «Au lieu de proposer un candidat clean, on nous suggère un homme qui n'a pas encore réglé ses démêlés avec la justice. C'est la meilleure manière de faire exploser le parti», commente un membre du mouvement de redressement du FLN. Cela fait bientôt trois mois que le parti majoritaire dans toutes les institutions élues du pays, n'a pas de tête. Il ne prend plus de position par rapport aux graves événements nationaux et régionaux, il ne donne plus de cap à son groupe parlementaire et à ses militants. Du coup, c'est l'Assemblée populaire nationale, ce sont les APC qui sont paralysées et c'est le plan quinquennal 2010-2014 pour lequel l'Etat a alloué 219 milliards d'euros qui est compromis. Cette situation de trouble arrange bien «ce quarteron» d'agitateurs qui, pour assouvir leur basses ambitions politiques, prennent en otage le destin de toute une nation. Car, entre-temps, la demande sociale se fait de plus en plus pressante, menaçante pour la stabilité du pays. Même aux pires moments du terrorisme, l'unité nationale n'a jamais été menacée comme c'est le cas actuellement avec les manifestations des jeunes au sud du pays. N'est-il pas temps pour M.Bouteflika en sa qualité de président d'honneur du FLN de signifier la fin de la récréation au sein du vieux parti? A un an de la présidentielle et à quelques semaines de l'annonce de la nouvelle Constitution, il est temps de mettre le holà aux démarches machiavéliques et aux ambitions personnelles qui mettent en péril l'avenir de tout un pays.