Lors de l'édition du Sila 2015, Hamid Nacer Khodja était membre du jury du prix littéraire Assia Djebar du meilleur roman. Cette fois-ci, il n'est plus parmi nous, au Sila, puisqu'il a quitté ce bas monde le 16 septembre 2016. C'est pour se souvenir de cet intellectuel hors-pair, spécialiste du grand poète Jean Sénac, pour l'oeuvre duquel il a consacré sa thèse de doctorat, que l'espace France, en collaboration avec la maison d'édition El Kalima, a convié plusieurs de ses anciens amis, vendredi dernier, à une table-ronde de témoignages. Ces derniers, la gorge nouée et les larmes aux yeux, ont évoqué le génie littéraire de Hamid Nacer Khodja, sa bonté, son humanisme et sa modestie. Ainsi, Guy Jugas, Yahia Belaskri, Denis Martinez et Améziane Ferhani se sont succédé pour raconter, chacun à sa manière, l'homme et les moments partagés avec lui. Guy Dugas était directeur de recherches (encadreur) de Hamid Nacer Khodja quand ce dernier préparait sa thèse de doctorat sur le poète Jean Sénac, soutenue en 2005 à l'université de la Sorbonne en France. L'orateur, dont la douleur d'avoir perdu un si cher ami est toujours visible, a rappelé toutes les étapes l'ayant lié à Hamid Nacer Khodja. En plus des valeurs humaines que tout le monde lui reconnaît, Hamid Nacer Khodja était aussi un chercheur exceptionnnel, méticuleux et persévérant. Guy Dugas a affirmé que, c'est grâce à Nacer Khodja que l'oeuvre du poète Jean Sénac est connue partout en Algérie, en France et même au-delà, notamment en Allemagne et aux Etats-Unis. «D'ailleurs, sa thèse sur Sénac est en cours de traduction pour publication aux Etats-Unis», a révélé le conférencier. L'écrivain Yahia Belaskri, pour sa part, à eu du mal à articuler les mots quand son tour est arrivé pour évoquer Hamid Nacer Khodja. Yahia Belaskri a insisté sur le côté humain de «cet écrivain qui a beaucoup souffert et qui n'écrivait pas quand il ne souffrait plus». Yahia Belaskri a rappelé qu'il ont créé ensemble la revue Apulée à Paris. «La dernière fois que je l'ai eu au téléphone, c'était en juin dernier», affirme encore Yahia Belaskri, véritablement éprouvé par la perte d'un ami si rare. L'artiste Denis Martinez a rappelé qu'il connaissait déjà Hamid Nacer Khodja du temps où ils étaient jeunes. Ils se voyaient régulièrement dans les rues et les cafés d'Alger en compagnie de nombreux autres amis du milieu culturel algérois. Le témoignage de Denis Martinez sur Hamid Nacer Khodja est également poignant. Il a terminé en racontant la dernière fois qu'il a rendu visite au regretté, dans sa maison à Djelfa, en compagnie d'un ami commun. Le témoignage du journaliste Ameziane Ferhani et d'autres anciens amis de Hamid Nacer Khodja concordent tous. Du fond de la salle, l'un des présents, qui a cotoyé Hamid Nacer Khodja a lâché cette phrase spontanément pour qualifier le chercheur de Djelfa: «Il était la tranquillité chargée de connaissances.»