Une action qui traduit les profondes inquiétudes quant à la reprise de l'activité de cette entité à l'agonie. Las d'attendre le bout du tunnel, les travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar ont engagé un mouvement de contestation à travers la fermeture de l'entrée principale du complexe sidérurgique d'Annaba, avons-nous constaté sur place. Une action qui traduit les profondes inquiétudes quant à la reprise de l'activité de cette entité à l'agonie. L'ampleur du mouvement renseigne sur la véracité des appréhensions formulées à plusieurs reprises, par les salariés. Ces derniers qui constatent que les promesses de la tutelle quant au redémarrage des équipements de production de l'usine est une chimère. Selon plusieurs protestataires, la continuité des désignations aux postes clés du complexe, de responsables retraités non qualifiés pour la gestion d'une telle entité, le bradage des fonds pour la réhabilitation de cette dernière et la guerre des clans, sont autant de facteurs qui ont conduit à la situation chaotique du complexe. Nos interlocuteurs se disent aujourd'hui, face à une tutelle qui ne tient pas ses promesses. «Aujourd'hui, qu'est-ce qui justifie le retard du redémarrage du complexe? Plusieurs dates ont été arrêtées et à ce jour, on n'a pas vu le concret», a lancé un groupe de travailleurs, pour la plupart des pères de familles. Une usine inerte sans flammes ni fumée pour marquer la reprise. «L'Etat a débloqué tous les fonds nécessaires pour sa réhabilitation, où se pose le problème. Nous voulons être associés aux décisions ayant trait à notre usine», a rétorqué un autre groupe en rage. Outre cette colère, des mises à l'index ont alimenté le contexte de ce mouvement qui, apparemment, cache une «pieuvre». Sinon comment expliquer la réaction des sidérurgistes qui pointent du doigt «un clan à l'origine de tous les malheurs du complexe». Les travailleurs espèrent recevoir un écho, auprès de Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines. Ils disent vouloir lui transmettre leurs critiques à l'endroit de la direction du complexe. «Un retraité de Batimetal de 78 ans est parti, c'est un autre de 68 ans qui l'a remplacé», s'indignent des travailleurs, tout en se demandant le poids qu'auront les décisions du premier responsable du département de l'industrie. Ces questions et bien d'autres sont à l'origine de la fermeture du complexe d'Imettal/ Annaba. L'absence d'une intervention rapide des hautes sphères de l'Etat, fait courir le risque d'un départage, surtout en cette période où l'intersyndicale menace de descendre dans la rue pour forcer le gouvernement à revenir sur sa décision relative à la retraite proportionnelle. Au moment où nous mettons sous presse, le complexe d'El Hadjar est toujours fermé et le complexe totalement paralysé.