Le problème soulevé avec insistance par les députés ont porté sur la formation des magistrats. Dame justice se regardera dans le miroir. Le département de Tayeb Belaïz organisera une conférence nationale sur la justice les 28 et 29 mars prochains, pour évaluer l'état d'avancement du chantier de la réforme du secteur. «Les cinq années de la réforme seront passées au crible. C'est une occasion pour évaluer dans le détail ce qui a été réalisé durant ces années de réforme» a déclaré hier, le ministre de la Justice. Tayeb Belaïz, qui répondait aux questions des députés, lors de la séance plénière d'hier consacrée à la présentation et à l'examen du projet de loi organique portant organisation judiciaire et du projet de code civil, s'est longuement attardé sur cette réforme dont les premiers fruits commencent à apparaître, selon le ministre. «Dans les affaires civiles, il n'existe actuellement aucune affaire qui remonte plus loin que 2003. Toutes les affaires datent du premier semestre 2004, à part une affaire à Oran avec une société italienne, une affaire à Skikda et deux ou trois autres à Alger», a souligné le ministre de la Justice. Le problème soulevé avec insistance par les députés ont porté notamment sur les moyens, humains, matériels et surtout la formation des magistrats. Un questionnement partagé par le responsable du secteur qui a rappelé que ces volets sont pris en charge dans le cadre du chantier de la réforme qui place au coeur de son action la primauté de la ressource humaine sans laquelle aucune réforme ne peut se faire. «Si aujourd'hui, toutes catégories confondues, il n'existe que 2811 magistrats, nous atteindrons le nombre de 4500 magistrats en 2009», a indiqué Tayeb Belaïz précisant que durant la même période s'effectuera la construction de 16 cours et de 30 Palais de justice ainsi que la construction 42 prisons qui vont regrouper 36.000 prisonniers. Pour le volet de la formation, le ministre de la Justice a indiqué que des conventions de formation ont été signées avec les Belges, de même que des cycle de formation sont organisés continuellement pour une meilleure qualification des magistrats. «Les magistrats algériens sont compétents pour la plupart d'entre eux, même si je reconnais qu'il y a encore des insuffisances. Je rappelle à ce propos les dernières mesures prises à l'encontre de certains magistrats au niveau des conseils de discipline.» Le chantier de la réforme de la justice a été ouvert en 1999 au moment où notre pays se mobilisait pour l'instauration de la réconciliation civile et de la concorde nationale. La quête de l'instauration de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit passe inéluctablement par une justice saine et crédible. Durant ces dernières années, la réforme de la justice a pris forme dans des actions initiales importantes. A ce propos le ministre cite l'organisation judiciaire, qui permettra une spécialisation, le code de procédure civile, qui devra instaurer la transparence et une meilleure efficacité des actes judiciaires, les conditions de fonctionnement des juridictions qui sont en cours d'amélioration et de modernisation. La situation des magistrats a été l'objet d'un intérêt marqué des pouvoir publics à travers l'adoption du statut de la magistrature et les conditions de détention ont été profondément améliorées grâce à d'importants crédits mobilisés par l'Etat.