Depuis quelques jours nous avons été les premiers sur la rubrique Ecran libre de L'Expression à dénoncer la mauvaise place accordée par les JCC au cinéma algérien, à commencer par l'absence de films algériens dans la sélection officielle du festival. L'exclusion des documentaires et des courts métrages de la compétition et surtout l'absence de cinéastes et de comédiens algériens aux hommages à l'occasion du 50e anniversaire des JCC. L'incident des chaises en plastique servies à la délégation algérienne et qui a provoqué la réaction émouvante de Bahia Rachedi a créé un véritable élan de solidarité avec l'artiste algérienne et surtout a réveillé les vieux démons de la campagne médiatique des télévisions algériennes. Bahia Rachedi et Imed Benchenni qui ont été invitées dans le cadre de la présentation de la coproduction algéro-tunisienne «Saint Augustin», qui a coûté à l'Etat algérien plus de 5 milliards de centimes, consommés pour la plupart par le côté tunisien. Sans ça, ils n'auraient jamais eu l'occasion de fouler le tapis rouge de Carthage. Dans sa réponse tardive et même sans accompagner le ministre de la Culture Mohamed Zine El Abidine à l'aéroport dire au revoir et surtout s'excuser de la mauvaise expérience tunisienne, le directeur des JCC Brahim Letaief, a encore commis un impair en affirmant qu'il a invité les artistes algériens, mais ils ne sont pas venus, confirmant la mauvaise foi des organisateurs. Ce que Brahim Letaief n'a toujours pas expliqué, c'est l'absence du film de Salem Brahimi dans la compétition officielle, le casant dans celle des premières oeuvres, alors que le film «Divines», qui raconte une histoire de banlieue française représentait le Maroc, dans cette section! C'est un impair parmi tant d'autres qui n'a pas cessé d'étonner ceux qui avaient de l'estime pour ce cinéaste, avant qu'il n'apparaisse avec ce nouveau visage. Mais il faut que le cinéaste se rappelle du titre de ce fameux film soviétique «Moscou, ne croit pas aux larmes» de V. Menchov... L'autre point noir à soulever, c'est le départ de Salem Brahimi la veille de la clôture des JCC. Les organisateurs pouvaient demander au réalisateur de patienter encore 24h pour recevoir son prix. Mais visiblement, ils ne souhaitaient pas que le jeune et talentueux réalisateur algérien reste pour recevoir le prix et surtout faire un discours comme il sait bien le faire. En tout cas, malgré ses 50 ans, les JCC ont fait un grand pas en arrière en matière d'organisation, au point que le président du jury, Abderahmane Sissoko, a dénoncé cela en plein discours d'ouverture. Sur les 18 films en compétition officielle, un film n'a pas été programmé pour des raisons techniques. Une censure qui ne dit pas son nom. Saïd Ould Khelifa se souvient qu'en 1992, l'année où «Ombres blanches» avait été censuré les cinq premières minutes. Une censure qu'a violemment dénoncée Mohamed Lakhdar Hamina, à l'époque. [email protected]