Un projet de loi controversé Alors que le projet n'a même pas été examiné article par article, comme le stipulent la loi et le règlement intérieur de l'APN, la commission de la santé et des affaires sociales a invité ses membres à examiner le rapport préliminaire. Une manoeuvre qui a soulevé l'ire des représentants de l'opposition. Cafouillage au sein de la commission de la santé et des affaires sociales. L'examen du projet de loi controversé sur la retraite n'a pas suivi son cheminement normal. Huit députés de l'opposition se sont retirés hier, des travaux de la commission en guise de contestation. Dans un communiqué rendu public hier, ces élus ont dénoncé la violation des textes de loi et du règlement intérieur par le président de ladite commission. «C'est un grave dérapage et une violation claire des lois», crient des députés de l'Alliance de l'Algérie verte, du Parti des travailleurs et du Front de la justice et du développement. Les contestataires se disent surpris par le président de la commission qui les a invités à examiner le rapport préliminaire. Alors que le projet n'a même pas été examiné article par article, comme le stipulent la loi et le règlement intérieur de l'APN, la commission de la santé et des affaires sociales a décidé d'en finir autrement. Une manoeuvre qui a soulevé l'ire des représentants de l'opposition. «Le président nous a envoyé un SMS pour nous informer de la tenue d'une séance consacrée à la lecture du rapport préliminaire», a affirmé Youcef Khebaba, député d'Ennahda qui dénonce sur sa page Facebook ce comportement irresponsable. Sachant qu'il a suscité une vive polémique et une révolte du monde des travailleurs, les députés ont tenu à informer l'opinion publique sur les dépassements et les agissements du président de la commission. «Nous certifions à l'opinion publique que le contenu du projet de loi portant sur la retraite n'a pas été examiné par les membres de la commission», lit-on sur le communiqué commun. Les députés rejettent le rapport préliminaire qui a été imposé à la commission. «Le rapport est élaboré une fois que nous avons entendu tous les experts et les partenaires sociaux et après avoir examiné article par article le projet de loi, ce qui n'a pas été le cas pour ce projet», déplorent les députés de l'opposition. Ces derniers précisent même que les travaux de la commission ont été gelés depuis trois semaines sans qu'il n'y ait aucune explication. «On a interdit aux membres de la commission de faire entendre les représentants des syndicats autonomes», disent-ils en imputant toute la responsabilité à la commission et à la majorité parlementaire. Les députés affirment qu'ils ont tenté par tous les moyens de convaincre le président de la commission de revenir sur sa décision et de consacrer le temps nécessaire au projet de loi, mais en vain. Ces derniers accusent le président et la majorité de vouloir tourner le dos aux appels de la rue et des travailleurs. Il y a lieu de rappeler que ladite commission a refusé de faire entendre des syndicats automnes. Chose qui a soulevé l'indignation du monde des travailleurs. La commission s'est contentée uniquement de l'avis de la Centrale syndicale de l'Ugta. Ce qui a mené les députés de l'opposition à contester cette exclusion. Sachant que ce projet de loi a provoqué sérieusement une révolte du monde des travailleurs, la commission de la santé et des affaires sociales et de l'emploi n'a pas voulu donner la parole aux syndicats autonomes qui exigent le retrait de ce projet de loi. Ce qui est certain, le débat sur le projet de loi promet d'être houleux. La révolte risque sérieusement de gagner l'hémicycle de l'APN. Or, même si le gouvernement fera un forcing pour passer cette loi, il n'en demeure pas moins que la protesta va enflammer la rue. Les syndicats promettent de déclarer la guerre sur le terrain. Ces derniers qui sont au nombre de 16 menacent de poursuivre les grèves cycliques jusqu'à ce que leur revendication soit entendue. Les travaux reprendront dimanche prochain L'Assemblée populaire nationale (APN) reprendra, dimanche prochain, ses travaux par le débat du projet de loi d'orientation sur le développement de la petite et moyenne entreprise (PME), a indiqué hier, un communiqué de l'assemblée. La matinée de dimanche sera consacrée à la présentation du projet de loi par le représentant du gouvernement ainsi que le rapport de la Commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification. La séance de l'après-midi sera réservée aux interventions des députés pour le débat du projet de loi. La matinée de lundi sera consacrée quant à elle aux réponses du représentant du gouvernement aux préoccupations des députés, suivies de la présentation du projet de loi de finances et du budget 2017. La séance de lundi après-midi verra la présentation du rapport de la Commission des finances et du budget et à la poursuite du débat général sur le projet de loi de finances qui se poursuivra jusqu'à mardi. La journée de mardi sera consacrée aux interventions des présidents des groupes parlementaires suivies des réponses du représentant du gouvernement aux préoccupations des députés à ce sujet.